ParMgr GIAMPAOLO CREPALDI,
président de l'Observatoire international Cardinal Van-Thuân sur la Doctrine sociale de l'Église.
Liberté politique n° 51, hiver 2010

CE IIe RAPPORT sur la Doctrine sociale de l'Église dans le monde se situe dans le sillage du précédent, mais avec des nouveautés importantes. Comme je l'avais souligné dans la présentation du premier Rapport, publié en 2009, il y a avant tout, à l'origine de cette initiative, l'activité quotidienne de l'Observatoire Cardinal Van-Thuân de Vérone, son attention aux problèmes, l'analyse des documents, le compte-rendu critique des initiatives en cours dans le monde. Le Rapport annuel est par conséquent le résultat de la vie de l'Observatoire et de ses partenaires, comme Liberté politique en France.

Au cours de l'année 2009, l'Observatoire a considérablement élargi ses collaborations internationales propres en promouvant le Cardinal Van-Thuân International Network . Cela a permis d'élargir également le regard sur la scène mondiale du fait que les partenaires adhérant au Network sont d'importants instituts de recherche d'Europe et d'Amérique latine.

La première nouveauté notable de ce Rapport tient donc à l'accroissement de la dimension internationale. Il a été rédigé avec la collaboration du Centre de réflexion social catholique de l'université Saint-Paul d'Arequipa, de la Fondation Paul VI de Madrid et de la Fondation de Service politique de Paris. Ces institutions non seulement collaborent à la rédaction du Rapport mais également à son édition et à sa diffusion. Cette année, en effet, le Rapport paraît donc non seulement en Italie, mais aussi au Pérou (pour l'Amérique latine), en Espagne et en France. Notre Observatoire est ouvert à de nouvelles collaborations, dans l'espérance de voir le Network s'élargir encore.

L'étendue des collaborations est également visible à travers le contenu de ce IIe Rapport sur la Doctrine sociale de l'Église dans le monde : le nombre des auteurs et des collaborateurs augmente ainsi que celui des perspectives d'analyse et des approfondissements. La structure du Rapport reste la même, mais la variété des voix qui y participent fait qu'il est plus articulé et plus riche.

Sur le plan du contenu, permettez-moi de donner quelques indications propres à faciliter sa lecture. L'année 2009 a été caractérisée par la publication de l'encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI que j'ai présenté le 7 juillet 2009, en tant que secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix, avec le cardinal Renato Raffaele Martino et le professeur Stefano Zamagni. Il n'est donc pas étonnant que le Rapport soit très centré sur cette encyclique. Nous n'avons cependant pas voulu reproduire ici le texte entier du document, encore qu'il le mériterait au vu de son importance. Par souci de place et aussi parce que l'encyclique de Benoît XVI s'est révélé être en 2009 un véritable bestseller au niveau mondial, nous avons donc décidé de ne pas le faire. Nous lui consacrons cependant une grande attention, avec différentes contributions sur son contenu et sur sa réception.

Chaque année le Rapport consacre une place au Problème de l'année . Il ne s'agit pas du problème qui serait pour nous le plus important, mais du problème que l'opinion publique mondiale, d'après ce que nous pouvons en voir, a retenu de plus important au cours de l'année. Nous avons donc choisi le thème du réchauffement climatique , dont les organismes internationaux et la presse mondiale se sont largement occupés et qui a connu, avec le sommet onusien de Copenhague, les feux de la rampe. À notre avis, la question a été lestée d'hypothèques idéologiques non négligeables, mais on ne peut nier que, malheureusement à cause de cela, elle ait acquis une dimension mondiale. Deux études y sont consacrées dans notre Rapport.

Le premier Rapport a connu un accueil discret de la part des organes de presse, sauf pour sa Synthèse introductive . L'objectif du Rapport n'est pas seulement d'informer mais aussi de faire réfléchir afin de pouvoir faire le point sur la situation où nous sommes et la direction vers laquelle nous allons. C'est la raison pour laquelle nous accordons une grande importance à la synthèse introductive de ce rapport, dans laquelle le Network – la synthèse est en effet signée par les directeurs de chacune des institutions internationales impliquées dans sa rédaction – procède à une évaluation et émet des propositions. La réflexion sur la Doctrine sociale de l'Église a précisément besoin de cela : d'évaluations et de propositions. Et nous espérons que cette année également, un échange de vues sérieux puisse se produire tant sur les unes que sur les autres.
+ G. CR.
© Traduction de l'italien : Éric Iborra
© Liberté politique n° 51, hiver 2010. Pour lire la version intégrale, avec l'appareil de notes et les graphiques, se reporter à la version papier.