Nos coups de coeur

Le grand bonheur

Le grand bonheur
  • Auteur : Nicolas Diat
  • Editeur : Fayard
  • Année : 2020
  • Nombre de pages : 339
  • Prix : 21,90 €

Un an passé aux côtés des moines de la vénérable abbaye de Fontgombault, en Berry. Un an hors du temps, au rythme de l’éternel renouvellement de la règle bénédictine, un voyage d’une profonde intériorité, qui nous est proposé par Nicolas Diat, auteur du livre remarqué sur Benoît XVI, L’Homme qui ne voulait pas être pape (2014), et interlocuteur du Cardinal Sarah dans sa dernière publication (Le soir approche et déjà le jour baisse, paru également chez Fayard en 2019).

Il ne s’agit ni d’un livre d’histoire, ni d’un livre de spiritualité au sens classique du terme, ni un livre  « militant » (au bon sens du terme !) comme les précédents ouvrages de Nicolas Diat, mais une suite de moments et d’images pris dans le quotidien de cette communauté de soixante moines qui continue, envers, contre tout et contre tous, à faire vivre l’idéal de prière et de travail couché sur le papier par saint Benoît au milieu du VIe siècle. Toutes chose égales par ailleurs, il y a des traits communs entre ce Grand Bonheur, et le Grand Silence, film consacré aux moines de la Grande Chartreuse et sorti dans les salles en 2005. Des pages très profondes, et d’autres pleines d’humour, comme ces « confessions » de l’un des frères qui a dit avoir trouvé la vocation en recherchant l’infini, et s’occupe avec délectation des veaux, vaches et petites poules du monastère. Deux fils conducteur au récit : les portraits, les hommes, qui incarnent l’idéal, et la recherche de la beauté en toute chose, signe de la présence palpable de Dieu parmi nous. Il n’y a pas d’éternité sans beauté, et réciproquement, et l’on comprend que c’est précisément pour cette raison que Fontgombault ne sera jamais du côté de la révolution permanente…

Quand on referme la couverture du livre, il s’en dégage une impression indicible de joie simple, de sérénité et de douceur, presque un avant-goût d’éternité, extraordinairement purifiant pour chasser le bruit et la fureur de ces derniers mois. On comprend alors que le mot « bonheur » n’est pas un vain mot quand il est orienté vers le Ciel.


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