L’hebdomadaire “Time Magazine”, un des plus grands titres de la presse anglo-saxonne, vient de désigner le pape François « personnalité de l’année 2013 ». La directrice de la rédaction de ce journal réputé à l’échelle internationale a déclaré qu’il est « rare qu’un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d’attention si rapidement, que ce soit parmi les plus jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques ».

L’élection de ce nouveau pape à la tête de l’Église, remplaçant Benoît XVI ayant présenté sa démission d’une façon inattendue, a beaucoup frappé les esprits. Venu d’Amérique latine, mais né de parents italiens immigrés en Argentine, ayant passé une thèse de doctorat de théologie en Allemagne, le cardinal jésuite Bergoglio est vite apparu comme l’homme d’une formidable transition entre l’enracinement européen de l’Église et sa forte implantation dans certaines parties du tiers-monde.

Homme de confiance du pape Jean-Paul II dans le continent sud-américain, fortement implanté dans les milieux les plus pauvres de l’agglomération de Buenos-Aires, François est un apôtre pétri à la fois de fidélité et d’ouverture. Fidélité à l’esprit de l’Évangile et à la doctrine de l’Église catholique, et ouverture aux plus faibles, aux démunis et aux incroyants, dans un esprit de dialogue emprunté à la fois à la tradition jésuite de Saint-Ignace de Loyola et à la spiritualité de Saint-François d’Assise.

Avocat du respect de toute vie

Dans cette filiation spirituelle très féconde, le pape François s’est fait l’avocat du respect de toute vie humaine, sans aucune exception, à tous les stades de l’existence. C’est ainsi qu’il a dénoncé avec une saine vigueur, non seulement le meurtre des enfants à naître, des vieillards et des grands malades, mais aussi les diverses formes d’euthanasie sociale que la société moderne pratique dans son matérialisme déshumanisant, qui réduit certains hommes à l’état de « déchets », dans une « dictature de l’économie sans visage » et une « mondialisation de l’indifférence ».

Avec ce pontife, comme le disait déjà Paul VI, le pape prophète de la « Civilisation de l’amour », l’Église se fait « experte en humanité », d’une humanité d’enfants d’un Dieu fait homme pour sauver les hommes.

Vis-à-vis des croyants, des fidèles de sa propre Église, comme vis-à-vis de certains incroyants, le pape François a manifesté une exigence apostolique salutaire : dans sa récente exhortation apostolique Evangelii Gaudium sur « la joie de l’Évangile », il met en garde chacun contre « les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les nominalismes déclaratifs », de même que « les fondamentalismes anti-historiques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse ».

Et il montre que dans une logique tissée d’espérance, « le temps est supérieur à l’espace », ce qui permet de parier sur l’avenir, plutôt que de s’acharner à conquérir jalousement un pouvoir trop exclusif et trop éphémère.

L’homme de l’année 2013 selon le Time réinsère notre vie dans le véritable temps, qui va de génération en génération, avec les promesses d’une éternité bienheureuse, auprès de Dieu.

D. L.