L’ouest de la France a été frappé par une tempête d’ampleur dans la nuit du 1er au 2 novembre. Ciaran a causé des dégâts essentiellement matériels dans de nombreux départements mais cette actualité a été reléguée au second plan par le conflit israélo-palestinien.
On déplorait jeudi 2 morts, 1une quinzaine de blessés et environ 3 500 interventions de sapeurs-pompiers. Dans le contexte de guerre au Proche-Orient, la tempête Ciaran est passée au second plan alors même qu’elle a affecté des millions de Français. Il ne s’agit pas ici de déplorer l’importance médiatique donnée au conflit israélo-palestinien (qui est d’une gravité majeure) mais de prendre du recul sur le traitement de l’information et surtout sa hiérarchisation.
Cet épisode météorologique a touché directement une dizaine de départements et provoqué des coupures d’électricité et d’eau ainsi que des dommages naturels de première importance. La mondialisation fait qu’une actualité qui se déroule à 5 000 km de chez nous est traitée prioritairement à une catastrophe naturelle qui a lieu sur notre sol.
La présence de populations musulmanes et israélites en France explique en partie ce phénomène tout comme l’importance de la Terre Sainte dans l’Histoire.
L’intérêt médiatique se porte ainsi essentiellement sur des évènements qui nous échappent puisque la France a renoncé à toute idée de puissance diplomatique en s’alignant systématiquement sur les Etats-Unis. Cette concentration de l’information sur ce problème Proche-oriental a plutôt pour conséquence de diviser et d’attiser les animosités entre les différentes communautés présentes sur le territoire national. Par ailleurs, les évènements en Ukraine puis en Terre Sainte ont permis une certaine diversion à l’Etat dans une période économique morose et dans un contexte social agité.
Inévitablement, la mondialisation et la numérisation ont poussé à donner de l’importance à des événements lointains. Le sensationnel, et ici le dramatique et le polémique, prennent le pas sur le local et sur la réflexion.
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de minimiser ce qui se passe loin de chez nous mais d’avoir conscience des maux qui touchent les nôtres et de relativiser la hiérarchisation médiatique sur laquelle nous n’avons pas la main. Il convient également de prendre des distances avec les réseaux sociaux, outils efficaces mais qui privilégient toujours le sensationnel et donnent souvent une vision biaisée de l’actualité.
Olivier Frèrejacques
Délégué général de Liberté Politique
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