La suppression de l'ENA, une démagogie macronienne

La directrice de l’Issep et ancienne députée FN Marion Maréchal estime qu’en supprimant l’ENA, Macron « s’oppose à l’héritage du général de Gaulle ».

Supprimer l'ENA : une idée démagogique d'Emmanuel Macron, indigne du malaise des Gilets jaunes

Depuis les premières revendications des Gilets jaunes, les analyses n'en finissent plus sur la recomposition de l'ordre politique. Un clivage semble devenu déterminant : celui opposant l'« élite » et le « peuple », qui se manifeste à la fois sur le plan économique, territorial, intellectuel, culturel et finalement électoral.

Un clivage qui s'est polarisé autour de la personne d'Emmanuel Macron, incarnation chimiquement pure de cette représentation d'une « élite de la haute finance et la haute administration, symboliquement réunies dans la personne même du chef de l'État » pour reprendre les mots du sociologue Jérôme Sainte-Marie.

C'est pourtant ce même chef de l'État, diplômé de l'ENA, qui décide de s'attaquer à cette prestigieuse institution. Alors que certains se perdent en conjectures sur la nature du « en-même-temps », tantôt appelé saint-simonien, tantôt appelé libéral, mais que nous ne craignons pas de qualifier de fondamentalement brumeux, Emmanuel Macron, pour une fois, a les idées claires : s'opposer frontalement à l'héritage du général de Gaulle, créateur de l'ENA.

Disons-le tout net : beaucoup, dont je fais partie, dénoncent depuis longtemps l'arrogance d'une « élite » qui n'en a plus que le nom. Une « élite » prisonnière d'un politiquement correct stérilisant pour l'esprit, indifférent au déclassement de notre pays dans la jungle de la mondialisation, incapable de regarder la violence du monde telle qu'elle est, au plan identitaire, économique ou géopolitique, pour le plus grand malheur du pays. Une « élite » qui se complaît dans le copinage et le pantouflage, s'affaire à briguer des mandats en s'épargnant les risques professionnels qui s'y attachent par le système avantageux du détachement, se voit propulsée à des postes de capitaine d'industrie publique sans jamais rendre de comptes, nomme les copains de promotion aux postes stratégiques. Tout ceci est, hélas, bien connu et alimente la colère sourde des Français, peuple trop intelligent pour s'en laisser conter.

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