Rebelle par fidélité

Source [Institut Iliade] : Témoignage de Marion du Faouët, auditrice de la promotion Dante de l'Institut Iliade, prononcé le samedi 27 mai 2023 à Naples.

Chers amis,

Je suis très émue de pouvoir me tenir devant vous aujourd’hui, sur cette terre italienne qui a vu grandir une part du génie européen en particulier votre poète Dante Alighieri sous l’égide duquel ma promotion s’est placée l’année dernière. Je remercie l’Institut Iliade et votre librairie de me permettre de m’exprimer aujourd’hui. Mon propos sera, si vous me le permettez, assez personnel et tâchera de témoigner de la flamme qui anime mes engagements actuels. C’est la première fois que je m’essaie à cet exercice de présentation et je vous sais gré d’avance de votre bienveillance et de votre écoute.

« À qui a beaucoup reçu, il sera beaucoup demandé ». Voilà l’une des maximes scandée par ma mère à sa progéniture. Et en effet, je peux dire que j’ai beaucoup reçu. Je suis, à n’en pas douter, ce que certains pourraient appeler vulgairement une privilégiée. Par ma naissance tout d’abord, au sein d’une famille aimante, seconde d’une fratrie de huit enfants. Issue d’une race de chasseurs et d’aristocrates, j’ai grandi dans l’amour de ma patrie européenne et de son héritage, surtout culturel et littéraire. L’univers du Seigneur des Anneaux, la geste arthurienne, Sur les Falaises de marbre jüngériennes, Le cœur rebelle d’un certain historien avec qui mon père avait coutume de converser ont constitué mes plus beaux émerveillements et ont forgé mon âme. Mon mariage m’a laissée dans le même confort. Comblée d’amour par mon mari et nos trois enfants, j’habite la tranquille campagne bretonne où nous prévoyons d’implanter notre clan pour de longues années encore. Bien sûr, la vie aura su mettre sur mon chemin quelques épines, mais elles sont bien peu de chose au regard de tout le reste. D’extérieur, rien ne me prédestinait donc à être devant vous ce soir. Et je ne doute pas que mes camarades antifas de la faculté où j’ai repris mes études seraient bien surpris de me savoir dans votre librairie ! Et pourtant je suis là. Et je peux dresser fièrement la tête et affirmer à voix haute que j’ai su répondre présent à l’appel lancé par Dominique Venner il y a 10 ans de cela. Le silence assourdissant qui a suivi son geste sacrificiel le 21 mai 2013 a trouvé un écho bien amer dimanche dernier lorsque la police politique de Darmanin nous empêcha de nous réunir pour évoquer l’homme de lettres, le militant, l’historien qui marqua tant d’Européens. Les différents hommages qui ont eu lieu en Europe ont, à n’en pas douter, renforcé la flamme qui nous animait tandis que nous contemplions la salle vide du pavillon Wagram où nous devions accueillir notre public.

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