Les intentions de vote des catholiques aux élections présidentielles de 2012

A quelques mois des premières échéances électorales de l'année, Liberté politique l'AFSP a fait réaliser par l'IFOP un sondage sur les intentions de vote des catholiques aux présidentielles. Les résultats démontrent clairement que nous sommes aujourd'hui à un tournant de la campagne. En effet, si l'électorat catholique pratiquant reste majoritairement acquis à la droite, on observe néanmoins un glissement significatif vers la gauche qui pourrait bien permettre la bascule en mai prochain.

Remarque préalable

Le comportement électoral des électeurs qui se disent « catholiques » est assez peu différent de celui de l’ensemble de la population française. En revanche, ceux qui se disent pratiquants forment un groupe dont le comportement électoral est nettement identifié. Il représente une population relativement homogène représentant environ 15% de la population soit plus de 6 millions d’électeurs

Vous pouvez télécharger ci-dessous les résultats de ce sondage. Nous n’en présentons ici que quelques résumés graphiques.

Les intentions de vote des catholiques au premier tour

Nicolas Sarkozy

Le Président sortant, s'il est candidat, garde la confiance d’une grande majorité de catholiques (avec 38% chez les catholiques se disant pratiquants contre 24% chez l’ensemble des Français au premier tour et 61% contre 43% au deuxième tour). Mais un effritement indéniable a eu lieu depuis 2007 : 11% de ces catholiques ont abandonné à cette heure Nicolas Sarkozy. Il y a là sans doute l’une des clefs de l’élection présidentielle.

François Hollande

Le candidat du PS rattrape son handicap chez les catholiques. Certes il n’est qu’à 22% d’intention chez les catholiques se disant pratiquants contre 28% chez l’ensemble des Français mais le fossé se comble par rapport aux dernières échéances électorales. Pour le deuxième tour, Hollande rassemble 39% des catholiques se disant pratiquants alors que Ségolène Royale en 2007 ne récoltait que 28%. Avec 11% supplémentaire, Hollande réussit manifestement à rassurer une frange des catholiques.

François Bayrou

Le candidat du Modem gagne également du terrain chez les catholiques pratiquants : 14% d’intentions chez les Français et 17% chez les catholiques se déclarant pratiquants. Ou plus exactement, François Bayrou a retrouvé son électorat catholique qu'il avait déjà en 2007. Il était alors à 18 % à la fois sur l’ensemble des Français et chez les catholiques se disant pratiquants. La proportion a donc nettement augmentée et l'électorat catholique du candidat centriste est le premier à lui avoir réaffirmé son soutien.

Marine Le Pen

La candidate du Front National fait quasi jeu égal chez les Français et chez les catholiques (19% et 20%). En revanche, elle ne séduit pas particulièrement les catholiques se disant pratiquants. Ils ne sont que 17% à lui accorder leurs intentions de vote. Il est donc faux de dire qu'il y a un regain de votes Front National chez les catholiques. Bien au contraire, on constate que Marine Le Pen fait à peine mieux que Jean-Marie Le Pen en 2007 dans la population des catholiques qui se disent pratiquants.

Le second tour

Bien que la campagne électorale semble à peine commencée, les résultats de ce sondage démontrent que nous sommes à un moment clef du point de vue des intentions de vote des catholiques. En effet, les chiffres du second tour montrent chez les catholiques une quasi égalité entre les deux candidats les plus probables : François Hollande et Nicolas Sarkozy. Ce sondage montre ainsi un glissement à gauche d'une certaine partie des catholiques français qui pourrait permettre en mai prochain au candidat socialiste de l'emporter sur Nicolas Sarkozy.

Pour une analyse plus détaillée, nous vous invitons à lire les articles de commentaires par François de Lacoste Lareymondie, Vice-Président de la Fondation de Service politique, Les catholiques pratiquants feront-ils basculer l’élection ?, Au pied du mur électoral : 2% décisif, Au pied du mur électoral : les contingences de l'élection, et la vidéo d'analyse réalisée sur le sondage, ainsi qu' à télécharger ci-dessous les résultats complets du sondage pour pouvoir en faire l’analyse qui s’impose.

Pièce(s) attachée(s) à l’article :

Résultats du sondage AFSP sur les intentions de vote des catholiques (388,93 kB)
Présentation des résultats (888,81 kB)

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Il y a 9 commentaire(s) sur ce contenu

Marylouise a 11:34 le 21 août 2016 :

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Thérèse a 09:36 le 03 mars 2012 :

Où est donc passé Nicolas Dupont Aignan ? Il n'apparaît dans aucune de vos études...
Thérèse a 12:00 le 01 mars 2012 :

Je suis outrée moi aussi par l'attitude de Mme Boutin, la "très chrétienne" qui se désiste pour un candidat qui a complètement dévalorisé la fonction présidentielle et qui bafoue largement les valeurs chrétiennes (2 divorces, 3 mariages...) et qui change d'avis en fonction des thèmes qui pourraient lui rapporter des voix. Il est manifeste que vous voulez orienter le vote des chrétiens à droite... Sachez que étant catholique pratiquante, je voterai sans aucun état d'âme pour Marine Le Pen qui me semble la moins hypocrite vis à vis des valeurs chrétiennes.

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ALAIN a 17:59 le 24 février 2012 :

Je réponds à Georges pour la candidature de Christine Boutin. Je fais partie des déçus de sa période ministérielle : aucun résultat, aucune déclaration. Il aurait fallu un abbé Pierre bis
Je m'attendais aussi à un appui massif des organisations chrétiennes sur les objectifs de logement. Rien. Donc il ne faut pas s'étonner que même les cathos ne la suivent pas.
KIEFFER Jean a 14:53 le 08 février 2012 :

Je ne comprends pas la raison pour laquelle les catholiques pratiquants (et je pense en être) votent moins Marine Le Pen que les autres, quand on voit les réponses aux 12 propositions d'Audace 2012. C'est la seule qui s'en tire très largement à son avantage (après, il est vrai, Mme Boutin qui n'a rigoureusement aucune chance).
lia a 08:38 le 04 février 2012 :

Je suis outrée de constater que la plupart des catholiques souhaiteraient remettre le couvert avec Nicolas Sarkozy ! Etre catho ne signifie pas être du côté des riches et des puissants, me semble-t-il ! Et comme par enchantement, les résultats détaillés de votre sondage s'arrêtent à Marine Le Pen et ne parlent pas de Mélenchon qui, lui, parle de partage, de fraternité... Qui est le plus proche des valeurs du Christ ? Sûrement pas ces riches messieurs de l'UMP qui se gavent de mets succulents et hors de prix alors que dehors les pauvres les contemplent... Honte à vous cathos de droite ! Une catholique pratiquante et scandalisée. L.

Madame, comme vous le constatez, le sondage réalisé pour nous par l'IFOP ne prenait pas en compte que les catholiques que vous appelez de droite ; il n'y a eu aucune distinction de cette nature dans l'échantillon représentatif sondé. Les résultats d'un sondage sont ce qu'ils sont et ne sauraient nous être imputables. Notre régime politique est tel que l'électeur n'a jamais la possibilité de voter selon ses convictions profondes, vous le savez bien. En l'occurrence, y a-t-il vraiment tant de catholiques qui souhaiteraient, dans l'absolu, "remettre le couvert", comme vous le dites, avec le Président actuel ? Nous vous engageons à suivre les analyses comparées des différents programmes des candidats pour envisager comment se situe chaque offre actuelle par rapport aux "valeurs du Christ". LP
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Georges a 12:07 le 03 février 2012 :

J'aimerais comprendre pourquoi Christine Boutin qui défend une politique d'inspiration chrétienne notamment avec la défense du respect de la vie, de la conception jusqu'à la mort naturelle, n'est créditée que de 1% par les catholiques ? C'est assez choquant et incompréhensible.
Jean Mériel a 08:50 le 03 février 2012 :

Quel crédit accorder à de tels sondages ? Quels sont les résultats bruts ? Les questions sont simplistes, car à ce stade de la campagne personne ne connait vraiment les "programmes". Il faudrait poser une question du style : " Les points non négociables auront-ils une importance dans votre vote : décisive, très importante, importante, pas importante ?". A ce stade de la campagne les résultats de ce sondage seraient plus pertinents que ceux présentés ici.
CERTAIN Jean-Marie a 15:50 le 30 janvier 2012 :

La réaction des catholiques au second tour est étonnante. Parmi les propositions du candidat socialiste figurent la légalisation du mariage des homosexuels, la possibilité légale d'adopter des enfants, la légalisation du suicide assisté. Il me semble que le catholique pratiquant ne peut que rejeter un tel candidat non seulement pour des raisons morales, sociétales, économiques etc... mais surtout parce que l'Eglise, au nom du Christ, condamne ces atteintes à la dignité humaine. Cette dignité, nous la tenons et de notre création à l'image de Dieu et de notre rédemption qui nous fait fils de Dieu et frères de Jésus-Christ.

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