La question « identitaire » n’a de cesse d’être évoquée depuis deux décennies. C’est peut-être l’un des indicateurs les plus impressionnants du déclin occidental. Signe d’une perte de repères, elle recouvre des éléments divers allant des lubies « sociétales » à l’immigration en passant par l’appartenance religieuse.
Kamala Harris recule sur les questions identitaires. C’est en substance ce que décrit la presse anglo-saxonne, la remplaçante de Joe Biden voudrait ainsi rompre avec la radicalité « woke » d’une partie de la gauche américaine. Les annonces la semaine dernière de l’abandon des politiques dites « d’inclusion et de diversité » de la part de marques emblématiques comme celle du whiskey Jack Daniel’s ou encore du retrait du constructeur de moto Harley Davidson de ses engagements « LGBT » témoignent ainsi d’un certain reflux en la matière.
L’idéologie « woke » qui gangrène une partie du monde universitaire étasunien n’est pas morte pour autant et la matrice progressiste qui la porte continuera de tourner.
En France, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a témoigné également du malaise identitaire dans le pays. Quelques mois après avoir « célébré » la mort de Robert Badinter, figure de l’abolition de la peine de mort, Paris s’est régalée d’une représentation amusée d’une reine de France la tête coupée dans un ballet sordide et contradictoire.
En France, le poids de la gauche dans la réécriture historique est prégnant. La gauche demeure en effet la boussole qui guide le président dans ses pérégrinations mémorielles, un de ses passe-temps favoris. S’opposeraient aujourd’hui deux France : celle du Puy du Fou et celle des « travelos » de la cérémonie des JO. Une vision un peu réductrice peut être mais qui illustre les courants contraires qui touchent le pays. Emmanuel Macron est quant à lui dans son élément : capable dans son rôle de chantre du « en même-temps » d’aller pavaner en Vendée et de s’enthousiasmer des festivités fantaisistes et interlopes parisiennes.
A ces tourments d’ordre sociétaux s’ajoute la crainte migratoire. La modification profonde des équilibres dans les populations occidentales crée des remous d’ordre divers : sécuritaires, moraux, culturels. Là encore, deux aspirations se confrontent avec, sommairement, une gauche et un certain patronat très favorable à ces arrivées au nom d’une forme d’humanisme pour les uns, et d’une appétence pour les bas salaires de l’autre.
Sous ce double-joug sociétal et migratoire, et dans un contexte d’hypernumérisation de l’information et des modes de communication, les inquiétudes se déforment et s’amplifient. Chacun est ramené à s’interroger sur sa propre identité dans un exercice nombriliste qui sied bien à l’époque mais qui s’avère également salutaire pour ne pas perdre pied.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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