Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République a été adopté mardi 25 juin en deuxième lecture au Sénat. Discrètement, puisque c’est le texte même de l’Assemblée nationale qui a été repris sans modification.
Les Français retiendront la création de 60 000 postes supplémentaires d’enseignants. Mais l’essentiel n’est pas là. Pour mieux saisir l’esprit de la loi, il faut se souvenir des déclarations du ministre de l’Éducation nationale, car pour lui, l’école est bien le lieu de son action politique :
"« C’est au socialisme qu’il va revenir d’incarner la révolution religieuse dont l’humanité a besoin (La Révolution française n’est pas terminée, Seuil, 2008, p. 195.)
« C’est bien une nouvelle naissance, une transusbtantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi (op.cit. p. 18).
Et présentant son projet de morale laïque :
« Il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel… » (Journal du Dimanche, 2 septembre 2012)."
Au nom de la lutte contre l’homophobie
Enfin, la lettre du ministre adressée aux recteurs d’Académie, le 4 janvier 2013, est particulièrement explicite :
"« Le gouvernement s'est engagé à s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d'une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles. L'engagement de notre ministère dans l'éducation à l'égalité et au respect de la personne est essentiel et prend aujourd'hui un relief particulier. Il vous appartient en effet de veiller à ce que les débats qui traversent la société française ne se traduisent pas, dans les écoles et les établissements, par des phénomènes de rejet et de stigmatisation homophobes.
J'attire à ce titre votre attention sur la mise en œuvre du Programme d'actions gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre. »
"
La référence LGBT
Ce programme rédigé avec des associations militantes comme l’Inter-LGBT et présenté le 31 octobre 2012 servira de référence à tous les autres programmes du ministère : éducation à l’égalité fille/garçon, lutte contre les stéréotypes et contre l’homophobie.
Ainsi, « l'apprentissage de l'égalité entre les garçons et les filles est une condition nécessaire pour que, progressivement, les stéréotypes s'estompent et d'autres modèles de comportement se construisent ».
Dans ce but, l’ABCD-Égalité sera expérimenté dans dix académies en septembre prochain, avant de s’étendre à toute la France en septembre 2014. Ce programme s’adresse à l’ensemble des élèves de la grande section de maternelle au CM2 et à leurs enseignants et vise à déconstruire des stéréotypes de genre.
Alors que l’amendement sur l’égalité de genre (« L’école crée les conditions d’éducation à l’égalité de genre ») a été retiré à la demande du ministre, la diffusion du gender se fera par ces trois leviers : égalité, stéréotypes et homophobie.
L’objectif est d’atteindre l’égalité par l’indifférenciation des fonctions et l’indifférenciation des sexes. C’est bien le cœur de l’idéologie du genre.
Éducation ou propagande ?
À ces programmes, s’ajoute l'éducation à la sexualité : « Les trois séances d’éducation à la sexualité prévues par les textes auront lieu dans toutes les écoles et tous les établissements. Elles traiteront tant des questions d’ordre biologique que des dimensions psychologiques, sociales, éthiques et culturelles de la sexualité », en lien avec les associations LGBT ou SOS-Homophobie.
Enfin, le ministre conseille le recours à la Ligne Azur, « ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation sexuelle ». Cette même ligne Azur a laissé sur son site, durant quelques semaines, la brochure Tomber la culotte, véritable outil de propagande du lesbianisme et du sadomasochisme.
Rien n’est dit sur la place des parents, premiers éducateurs de leurs enfants. Rien n’est dit sur la perspective du don dans la sexualité. Si bien qu’on est en droit de se demander s’il s’agit bien d’une « éducation » ou d’une « propagande ».
Voilà ce qui nous attend pour la rentrée prochaine.
Elizabeth Montfort est ancien député au Parlement européen, président du Nouveau Féminisme européen
avec Nicole Thomas-Mauro, ancien député européen
Pour en savoir plus :
http://www.nouveaufeminisme.eu/
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