sont, en fait, la source de laquelle découlent les droits fondamentaux. Nous pensons ainsi qu'un texte constitutionnel et obligatoire pour tous les citoyens de l'Union européenne devrait reconnaître les sources à partir desquelles ont été atteintes les valeurs qui l'ont inspirée, " autant de la part de ceux qui croient en Dieu comme source de vérité, de justice et de beauté que de la part de ceux qui ne partagent pas une telle foi mais respectent ces valeurs, venant d'autres sources, comme universelles " ainsi que le proclame la constitution de la République de Pologne.

 

 

 

Liberté des Églises

 

Les Églises s'attendent à voir reconnu juridiquement leur ordre propre, de manière à ce qu'il soit soustrait à l'arbitraire des options politiques du moment. Se sentant pris en considération, leurs fidèles seront plus prompts à collaborer aux projets de solidarité et d'intégration qui devraient caractériser l'Europe de demain. Dans ce sens, je voudrais rappeler le travail quotidien déployé au niveau diplomatique par la Nonciature apostolique près la Commission européenne à Bruxelles et, de manière plus directe, par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece), en contact avec les responsables locaux.

 

Transcender les cultures

 

Face aux grands défis qui attendent l'Europe et compte-tenu des tragédies d'hier, l'Église cherche, pour le moment, un espace religieux au cœur des cultures nouvelles parce que —comme le disait Jean Paul II — le " patrimoine chrétien est toujours actif et créateur de culture " (21 avril 1986). L'actuel Pontife, né au cœur d'une Europe dévastée par la Première Guerre mondiale, jeune étudiant durant le second conflit mondial, prêtre et évêque dans une Europe divisée, voit aujourd'hui son pontificat dans le contexte d'une Europe unie et en expansion. C'est la raison pour laquelle il est convaincu que cette Europe nouvelle a besoin d'une âme mais, en même temps, il se fait défenseur des droits de l'homme, à commencer par le principal, qui est le droit à la vie ; mais, également, il se fait défenseur de la transcendance de l'homme qui ne peut jamais être réduite à sa simple facticité.

 

Une place pour Dieu

 

L'Église – et j'en arrive à la conclusion – se charge de la transcendance de l'esprit à imprimer au monde et devra toujours pouvoir parler de Dieu à tous les hommes. Personne ne devra s'étonner de cette prétention ! Il ne peut exister d'" Église du silence " : ce serait un contresens !

En 1941, le ministre des Affaires étrangères du Reich, Joachim von Ribbentrop, prophétisait avec assurance " qu'il n'y aura plus de place pour le pape dans l'Europe nouvelle ". L'histoire et chacun de nous peuvent constater l'erreur d'une telle affirmation ! Mais le pape d'aujourd'hui demande que dans l'Europe de demain, il y ait encore une place pour Dieu.

 

+ J.-L. T.

© Traduction de l'italien par Éric Iborra pour Liberté politique. Titres de la rédaction.