L'Europe va vivre des moments décisifs pour son avenir. On se souvient que l'adoption de la Charte européenne des droits fondamentaux, lors du sommet de Nice en décembre 2001, avait donné lieu à un débat sur l'introduction de la référence à l'héritage chrétien commun des États membres comme socle de la construction européenne, (débat dans lequel hélas ! la France s'était distinguée en s'opposant à cette mention explicite).

 

Contre toute attente, la question de la référence au christianisme dans les textes fondamentaux de la nouvelle Europe est reposée. En outre, la possibilité pour les pays candidats à l'adhésion de conserver une législation protectrice de la vie à tous les stades de son développement (en Pologne par exemple) est mise à mal par les institutions communautaires (Commission, Parlement).

Enfin, le Conseil européen du 12 décembre prochain va devoir se prononcer sur la cohérence à donner à l'élargissement de l'Union européenne en prenant position sur la demande d'adhésion de la Turquie et en fixant éventuellement une date pour amorcer les négociations.

L'Église considère que ces questions sont d'une grande importance. Jean-Paul II lui-même a manifesté à plusieurs reprises l'attention qu'il accorde à ces questions :

" N'est-ce pas l'un des traits de l'héritage humaniste de l'Europe, qui puise ses racines dans sa longue histoire chrétienne, que de travailler pour que chaque peuple, chaque nation, puisse vivre dans la dignité et le respect des droits fondamentaux individuels et collectifs ? Alors que vient de commencer le travail de la Convention chargée de réfléchir à l'opportunité d'une Constitution de l'Union, il apparaît fondamental que les buts de la construction européenne et les valeurs sur lesquelles elle doit reposer soient toujours mieux explicités. Comment ne pas mentionner l'apport décisif des valeurs dont est porteur le christianisme, qui a contribué et contribue encore à modeler la culture et l'humanisme dont l'Europe est légitimement fière, et sans lesquels on ne peut comprendre son identité la plus profonde ? " (Discours de Jean-Paul II, le 27 juin 2002, à l'ambassadeur de France près le Saint-Siège.)

" La construction européenne, qui se réalise peu à peu sous nos yeux, a besoin de la volonté et de la détermination des Autorités, avec le désir de fonder l'Union sur des valeurs communes prenant acte des racines chrétiennes des différents peuples, qui sont une réalité incontournable de l'histoire et de la culture européennes " (Discours de Jean-Paul II, ce 31 octobre, au nouvel ambassadeur de Belgique près le Saint-Siège).

" Dans le contexte préoccupant d'aujourd'hui (tentation du scepticisme et de l'indifférence devant l'effondrement des repères moraux fondamentaux de la vie personnelle et sociale), il est urgent d'affirmer que, pour retrouver son identité profonde, l'Europe ne peut pas ne pas revenir à ses racines chrétiennes " (Intervention du Saint-Père devant les représentants du monde de la culture, Sofia, 24 mai 2002).

Le 12 décembre est une échéance importante. Dans ce contexte, on comprend que la décision du Conseil européen d'accueillir ou non la demande d'entrée de la Turquie dans l'Union européenne n'est pas sans conséquences. Car c'est, entre autres choses, la référence au christianisme, comme socle fondamental de l'Europe, qui est en jeu. La décision éventuelle d'accueillir la demande de la Turquie, avant l'introduction d'une mention du christianisme dans les textes fondamentaux, rendrait impossible l'introduction de cette mention ultérieurement.

Prions et agissons ! Face à ces interrogations cruciales dont les réponses seront difficilement réversibles dans les années à venir, nous devons nous mobiliser pour aider les responsables politiques à mener la nécessaire réflexion sur les fondements de l'Union européenne.

Certains peuvent agir sur le plan politique. Qu'ils le fassent !

Nous, chrétiens lyonnais, proposons à tous d'inviter la Vierge Marie à prendre place au coeur de ces préoccupations afin qu'elle nous aide à protéger l'identité chrétienne de nos pays. Toutes vos initiatives sont les bienvenues : messes, pèlerinages, chapelets, dévotions en tout genres.

Si vous le souhaitez, vous pouvez vous associer à notre neuvaine : une dizaine de chapelet, chaque jour du 4 au 12 décembre. D'ici là, restons dans l'espérance et la joie du salut !

Dernière minute

Après la prière de l'angélus de ce dimanche 8 décembre, Jean-Paul II a invité les fidèles à unir leurs prières aux intentions de l'Europe : "Je voudrais vous inviter à accompagner par la prière les responsables politiques qui se réuniront à Copenhague, au Danemark, les 12 et 13 décembre prochain, pour conclure d'importantes négociations concernant l'adhésion de nouveaux pays à l'Union européenne."

"Que Dieu veuille bien éclairer tous les Européens pour qu'ils soient unis, et continuent à offrir la confiance et l'espérance à d'autres peuples".

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