Ambroise Tournyol du Clos : « Blanquer et Ndiaye partagent l’un et l’autre la matrice libérale »

Source [Boulevard Voltaire] : Ambroise Tournyol du Clos est agrégé d’histoire et professeur au lycée de Saint-Chamond (Loire). Il est l’auteur du livre Transmettre ou disparaître, manifeste d’un prof artisan (Salvator, 2021). Alors que l’Éducation nationale traverse une crise gravissime face à laquelle les ministres successifs semblent impuissants, Ambroise Tournyol du Clos revient pour Boulevard Voltaire sur les polémiques récentes.

Qu'avez-vous pensé des deux controverses autour du bac, cette année ? Est-ce anecdotique ou révélateur ?

Ambroise Tournyol du Clos. L’anecdote, si elle n’est pas traitée comme telle, c’est-à-dire de manière superficielle, a toujours de quoi nous enseigner sur une époque. À ce titre, le bac 2022 offre à notre réflexion quelques indices éloquents des grandes difficultés auxquelles est aujourd’hui confrontée l’Éducation nationale. L’un des sujets du bac de français en lycée professionnel a semé le doute et, sur les réseaux sociaux, l’indignation et la zizanie : « Selon vous, le jeu est-il toujours ludique ? » Que des élèves de première aient pu se heurter au sens du mot « ludique » est d’abord d’une cruelle ironie. Car, au fond, quel mot résume mieux que celui-ci les canons actuels de la pédagogie et l’ambiance à laquelle ils ont été confrontés durant une bonne partie de leur scolarité. Ayant passé par pertes et profits tout désir sérieux de transmission d’une culture exigeante, les inspecteurs en visite dans ces classes s’inquiètent d’abord de savoir si le cours est suffisamment ludique. Qu’on leur indique alors un serious game, une classe inversée et transversale, l’intervention de comédiens ou une séance de ciné et l’on sera quitte de leurs attentes didactiques ! Le sujet ne manquait pourtant pas de saveur, mais seule une pédagogie sérieuse pouvait préparer nos impétrants à approfondir la question du jeu.

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