Le 29 mai 2005 est une date centrale de la vie démocratique en France, un moment où le peuple s’est saisi de son destin. Ce jour-là, les Français, en défendant la souveraineté nationale, montraient ce qu’est un peuple souverain. Peut-être posaient-ils sans le savoir la première pierre du monde d’après la crise ?
En commémorant cet événement fondateur, les signataires de cette tribune rappellent que les Français ont toujours su, et sauront encore, se rassembler pour défendre l’indépendance nationale et l’intérêt général.
Il y a quinze ans, le 29 mai 2005, près de 55 % de nos compatriotes rejetaient le projet de traité « établissant une Constitution pour l'Europe ». Par ce vote, ils exprimaient leur refus de limiter leur liberté collective et de transférer le pouvoir à un échelon supérieur pour se fondre dans un hypothétique peuple européen – et se soumettre à un très réel pouvoir a-démocratique bruxellois. Nos concitoyens ne voulaient pas jeter aux oubliettes la Nation et la République françaises.
Ce « non » venait conclure une campagne marquée par des semaines de propagande pour le « oui ». L’écrasante majorité de la classe dirigeante promettait aux Français la guerre et les dix plaies d’Egypte s’ils osaient refuser. Tout ce que le pays comptait d’éditorialistes, d’experts et d’élus autorisés s’était coalisé pour présenter ce saut dans le fédéralisme continental comme le sens de l'histoire. Droite et gauche vibraient à l’unisson.
En s’opposant aux élites, les Français rejetaient sans équivoque le chemin ouvert par Maastricht – un traité qui avait d’ailleurs été adopté de justesse après, là aussi, une campagne massive pour le « oui » que seules quelques rares voies lucides avaient troublée. Ainsi Philippe Seguin, lors d’un discours prémonitoire à l'Assemblée nationale, nous avait-il prévenus : vous renoncez à votre monnaie pour gagner des emplois, vous allez perdre votre monnaie et vos emplois.
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