Editorial
Editorial
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Réalisme
Comme on pouvait s’y attendre [1], les législatives ont amplifié le mouvement de bascule de la présidentielle, et donné à la gauche une large majorité. Avec celle-ci, on peut penser qu’elle appliquera, plus ou moins, son programme. Plus ou moins seulement. Sur le plan économique, la réalité en effet rattrape le gouvernement très vite : alors que le candidat Hollande avait largement assis le remboursement de nos dettes publiques sur l’impôt, nous voyons déjà le premier ministre concocter une série de mesures importantes d’économies de dépenses, en contradiction avec les promesses du candidat. Même si la surtaxation des entreprises est certaine, le traitement de la crise sera déjà plus « sarkozien » et moins « hollandais » que prévu.
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Nouvelle donne
La campagne du premier tour des élections législatives fut morose. A l’UMP, la consigne était de faire des campagnes « locales », sur fond de discorde des chefs à Paris. Au PS, le mot d’ordre était de « donner une large majorité au Président ». Le FN avait l’ambition d’avoir des députés à l’Assemblée et de concrétiser son implantation locale. Le Front de gauche, de laver son honneur à Hénin-Beaumont et d’obliger la nouvelle majorité à composer avec lui. Le Modem et François Bayrou espéraient demeurer dans la course. Quant aux divers droites parmi lesquelles on compte beaucoup de PCD, peu de candidats espéraient figurer au second tour et leurs candidatures avaient plutôt pour objectif celui d’un investissement pour l’avenir.
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Catholiques en politique : plus qu’un droit, un devoir !
— Au secours, les cathos sont de retour ! Voilà qu’ils sortent des sacristies pour mettre leur grain de sel dans le débat politique, social, économique, bioéthique, écologique ! Quel culot, qu’ils la bouclent, on ne leur a rien demandé !
Ce cri enfle dans les rangs – nombreux et puissants – des faiseurs d’opinion. A les entendre, dans une société qui se targue d’ouverture à tous et de liberté sans limite, une seule catégorie de citoyens devrait être privée du droit à la parole : les « religieux », les chrétiens, les catholiques (par ordre croissant de dangerosité). Ne deviennent-ils pas en effet des hors-la-loi, ceux qui défient le consensus relativiste en prétendant invoquer au nom de Dieu et de la nature humaine une vérité qui s’imposerait à l’homme ? Qu’ils gardent Dieu pour eux, dans la stricte limite de la « sphère privée », et ne s’avisent pas de donner leur avis sur les choses de la vie, l’amour, l’argent, le travail, la sexualité, la procréation, l’embryon, le mariage, la maladie et la mort ! Car ces réalités-là sont désormais le domaine réservé des promoteurs des « avancées » sociétales dont l’adoration scelle le droit de cité, tel le culte rendu à l’empereur dans la Rome antique. Ils entendent échafauder entre eux l’avenir radieux du bon peuple et tiennent pour des agresseurs ceux qui osent réintroduire la transcendance ou la nature humaine dans le débat public. «Déistes » et « naturalistes », pouah, pas de ça au pays de la laïcité !
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Gardons la tête froide
François Hollande nous a prévenus : dès qu’il aura la majorité législative qu’il souhaite, il fera les réformes de société de son quinquennat selon le calendrier prévu, en particulier sur l’euthanasie et le mariage de personnes du même sexe.
Beaucoup de français sont indifférents. Ils ne sont pas pour, mais cela ne les gênent pas : « que chacun fasse ce qu’il veut ». Ils ne voient, ni la portée symbolique de telles réformes, ni leurs conséquences. Celles-ci, parce qu’elles sont indirectes et à long terme, sont comme en dehors de leur champ de conscience prisonnier de la culture dominante.
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« Liberté, j’écris ton nom »
577 sièges de députés sont à pourvoir. Le résultat des législatives, normalement, confirmera celui de la présidentielle. Pour l’avenir, la question n’est pas seulement là.
Les élections de juin prochain sont aussi un test grandeur nature de l’engagement sur le terrain de milliers d’hommes et de femmes, non pour un champion ou un programme mais pour que soit portée haut et fort une autre conception de l’existence, à la fois personnelle et collective, un autre sens du mot liberté que celui du libéralisme et du socialisme.
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À TOUS NOS LECTEURS
La page des élections présidentielles est tournée. Lisez l’analyse détaillée et documentée des résultats par François de Lacoste Lareymondie. Elle réserve quelques surprises qui n’ont pas été soulignées par les commentateurs. Nous allons maintenant vers les législatives. La campagne des législatives commence lundi. Elles auront lieu les 10 et 17 juin. En dépit de la faible majorité de François Hollande, une cohabitation est peu probable en raison de la dynamique habituelle en faveur du vainqueur et de la division de la droite. Mais même si la gauche doit passer, une bataille importante pour l’avenir, autant culturelle que politique, doit être livrée et peut être gagnée.
De très nombreux candidats vont se présenter à nos suffrages. Parmi eux, un grand nombre seront porteurs de valeurs proches de celles que nous proclamons dans notre manifeste pour 2012 et dans notre charte. À travers eux, la voix de la France va une nouvelle fois s’exprimer. Nous souhaitons les faire connaître et soutenir leurs actions sans parti pris partisan.
Cette mobilisation en faveur des candidats qui respectent la famille, la filiation et le droit de l’enfant, la dignité de la personne, la liberté religieuse, la liberté de conscience et d’éducation, la vie de la conception à la sénescence, l’identité de la France et les valeurs qui l’ont forgée, est absolument nécessaire pour les années qui viennent. Les socialistes vont chercher à détricoter tout ce que le dernier quinquennat avait permis de préserver. Les hommes et les femmes qui vont se mobiliser pour que soit porté, sur le terrain et dans le débat électoral qui commence, le souci du bien commun et de ses exigences éthiques, doivent recevoir tout notre appui.
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Vers les législatives
Dimanche 81,4 % des électeurs ont voté, un chiffre de participation supérieur au 1er tour (79,5 %). François Hollande est élu avec 51,67 % des voix (17, 8 millions de voix) contre 48,33 (16,7 millions de voix) à Nicolas Sarkozy, une différence de 1,1 millions d’électeurs. Mais 2,1 millions d’électeurs ont voté blanc ou nul soit près de 5,4 %. Parmi eux, 25 à 35% des électeurs du FN, selon les estimations, ont refusé de choisir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Ce sont eux qui, avec les électeurs de François Bayrou, ont fait pencher la balance et fait gagner la gauche.
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Conscience et prudence au service du bien commun
Au terme d’une campagne électorale trop longue et très décevante, à quelques jours du deuxième tour de scrutin, c’est maintenant que se joue l’avenir de la France pour les cinq prochaines années.
Tout en disant cela, ne tombons pas dans le travers trop répandu d’une dramatisation affolante : la France a une longue histoire au cours de laquelle elle a connu des vicissitudes infiniment plus dramatiques. Mais la fonction présidentielle revêt une importance qu’on ne peut occulter en raison de la dynamique qu’elle introduit dans la vie politique du pays.
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Marine Le Pen : une victoire qui engage
La stratégie de Marine Le Pen est claire. Elle l’a dit : elle souhaite obtenir un groupe à l’Assemblée. Alors que le FN s’est toujours posé en parti hors système, il peut espérer aujourd’hui intégrer le Palais Bourbon et le club des partis parlementaires. La question est pourquoi ?
Au vu du résultat du premier tour des présidentielles, avec plus de 6,4 millions de voix et 17, 9 % des suffrages, Marine Le Pen n’est pas loin de pouvoir espérer placer un certain nombre de députés dans la nouvelle assemblée. En effet, pour franchir le second tour des législatives et se maintenir, il faut franchir la barre des 12, 5 % au premier. Ainsi, partout où le FN a des candidats aux législatives et partout où ils auront plus de 12, 5 % des voix, une triangulaire entre le candidat du FN, celui de la droite et de la gauche deviendront possibles.
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Le choix inéluctable
Crise économique, mécontentement de l’opinion vis-à-vis des « sortants » et envie de « punir le gouvernement », promesses démagogiques, nécessité de regarder la réalité en face, choix de société à faire. Trop souvent, les électeurs se prononcent comme s’il s’agissait de vider une querelle ou de punir le gouvernement disait une ancien Président de la république avant des législatives difficiles [1].