Editorial
Editorial
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Marine Le Pen : une victoire qui engage
La stratégie de Marine Le Pen est claire. Elle l’a dit : elle souhaite obtenir un groupe à l’Assemblée. Alors que le FN s’est toujours posé en parti hors système, il peut espérer aujourd’hui intégrer le Palais Bourbon et le club des partis parlementaires. La question est pourquoi ?
Au vu du résultat du premier tour des présidentielles, avec plus de 6,4 millions de voix et 17, 9 % des suffrages, Marine Le Pen n’est pas loin de pouvoir espérer placer un certain nombre de députés dans la nouvelle assemblée. En effet, pour franchir le second tour des législatives et se maintenir, il faut franchir la barre des 12, 5 % au premier. Ainsi, partout où le FN a des candidats aux législatives et partout où ils auront plus de 12, 5 % des voix, une triangulaire entre le candidat du FN, celui de la droite et de la gauche deviendront possibles.
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Le choix inéluctable
Crise économique, mécontentement de l’opinion vis-à-vis des « sortants » et envie de « punir le gouvernement », promesses démagogiques, nécessité de regarder la réalité en face, choix de société à faire. Trop souvent, les électeurs se prononcent comme s’il s’agissait de vider une querelle ou de punir le gouvernement disait une ancien Président de la république avant des législatives difficiles [1].
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Votons avec une longue-vue !
Nous allons donc déposer nos bulletins dans l’urne, le 22 avril puis le 6 mai. Avec des pincettes ! Sans enthousiasme, sans illusion, peut-être même après une ultime hésitation…Mais nous n’irons pas grossir le taux sans doute record des abstentionnistes – le premier parti de France ? – parce que quand bien même nous voterions sans le moindre espoir, nous ne laisserons pas s’éteindre la flamme de l’espérance ! Nous voterons pour accomplir notre devoir de citoyens, mais avec la longanimité que nous tenons de notre foi chrétienne. Etre longanime, c’est littéralement « avoir l’âme longue » plutôt que de rester le nez collé sur l’obstacle. C’est se doter, pincettes ou pas, d’une longue-vue.
Oh, bien sûr, on ne voit pas grand chose de bon à attendre de ce scrutin. Il est même hautement probable que le prochain quinquennat marquera un nouveau déclin de la France, une nouvelle descente dans la démagogie, la logorrhée, le clientélisme, le piétinement des valeurs humaines les plus sacrées, la famille, le mariage, le respect de la vie de la conception à la mort naturelle, et jusqu’à l’identité sexuelle elle-même, comme l’annoncent avec gourmandise les programmes du PS et de ses alliés. Quant à l’économie, si les mesures annoncées par les deux principaux candidats étaient réellement mises en œuvre (à vrai dire, personne n’y croit), ce serait au mieux cautère sur jambe de bois, et plus vraisemblablement un bon lest pour accélérer la chute vers les abysses… (Hollande, plombé par Mélenchon, étant le grand favori pour nous entraîner promptement au fond).
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La tentation Cathare
Dans quelques jours nous voterons. Nous sommes en face de plusieurs options. La première est celle du choix d’un des petits candidats, de Marine Le Pen ou de Jean Luc Mélenchon. D’une manière ou d’une autre, à des degrés divers, ils sont tous pour une rupture. Ce sont les candidats « hors système » : sortie de l’Euro, restructuration de notre économie, redéfinition de nos alliances, nouveau positionnement géostratégique et nouvelle politique de défense.
L’autre option est de choisir entre l’un des trois candidats des partis parlementaires : François Bayrou, François Hollande, Nicolas Sarkozy. Globalement, ces trois candidats sont prêts à respecter nos équilibres macroéconomiques, la signature internationale de la France, à rester dans l’Europe et à en respecter les règles du jeu et les contraintes. Pourtant le choix de l’un d’eux n’aura pas les mêmes conséquences dans trois domaines : l’économie, les questions de société, la capacité à gouverner.
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Imperfection des politiques, infantilisme des Français
Alors que la campagne électorale bat son plein, on entend par la presse, et aussi par de nombreux contacts directs, que les Français sont frustrés de celle-ci, qu’elle ne « remplit pas les promesses » du grand débat de société qu’elle devrait être. Un peu comme si les Français, d’une certaine façon, subissaient leur campagne, au lieu de la vivre.
Il est vrai qu’entre la stratégie du « carpet bombing » [1] du candidat président, les manœuvres d’évitement de son principal adversaire, qui fait de « l’anti-sarkozisme » son principal argument de campagne, et les provocations des autres, dont la caricature semble bien être l’appel à une nouvelle « prise de la Bastille » du candidat Mélenchon, on est assez bien servi.
Le seul qui semble, pour le moment du moins, ne pas vouloir donner dans la médiatisation à outrance ou la provoc’, c’est François Bayrou, et justement, il a l’air d’ennuyer les Français, qui bâillent en l’écoutant : il stagne, entre 10 et 15%, dans le marécage des sondages, alors que Mélenchon, notre Chavez national, ne cesse, lui, de grimper.
Alors, les Français sont-ils inconséquents, puisqu’ils disent regretter les stratégies de « miroirs aux alouettes », alors même qu’ils survalorisent les candidats qui ont choisi cette voie, et dévalorisent les autres ?
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Au service de nos frères
Depuis deux mois, nous avons pris le parti d’informer et d’être à l’écoute. Nous avons publié les programmes des candidats, dressé le bilan du quinquennat, produit des analyses de fond sur un ensemble de sujets importants pour l’avenir.
Notre campagne d’information arrive bientôt à son terme. Les trois quarts des analyses que nous souhaitions faire sont désormais publiées soit sur notre site soit dans la revue Liberté Politique (N° 56) intitulée « Guide de l’électeur Chrétien ; Comment voter. Le choix du meilleur possible », que vous pouvez commander sur notre site. Notre travail a ses limites mais nous avons essayé d’être le plus exhaustif possible.
Le quizz que nous avons mis en ligne est un jeu, une sorte de récréation que nous nous sommes offerte et que nous vous proposons. Au-delà de son côté ludique et nullement scientifique, c’est une manière de nous inviter à réfléchir et, au besoin, à aller consulter nos dossiers sur telle ou telle question.
Ceux qui le souhaiteront pourront recevoir dans 15 jours un "Journal de la campagne" de 16 pages qui sera un résumé synthétique de l’ensemble des contributions que nous avons publiées ici même depuis deux mois.
Nous avons aussi pris le parti de publier un manifeste. Plusieurs milliers d’entre vous l’ont déjà signé. Nous allons maintenant l’adresser aux 10 candidats désormais officiels et leur dire que nous attendons leurs réponses qui seront publiées.
Notre tribune vous est aussi ouverte. Nous essaierons de publier le maximum de vos réactions.
La vidéo produite par SAJE PROD que nous mettons également en ligne sur notre site est une invitation supplémentaire à réfléchir sur l’importance du "vote en conscience" les 6 et 22 mai prochain dans la ligne du message des évêques de France du 3 octobre 2011.
A cet effort rédactionnel s’ajoutent deux soirées débats "présidentielle" qui seront diffusées en direct sur notre site pour ceux qui ne pourront se rendre à l'Espace Bernanos où, exceptionnellement, deux salles seront ouvertes pour vous accueillir.
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Après Toulouse, l’effrayante évidence
Passés le choc et le deuil de toute la nation, vient le temps des constats et des questions. Laissons de côté les polémiques sur l’intervention du RAID auquel il faut surtout rendre hommage, même s’il est permis de s’interroger sur le non emploi de gaz irritants ou endormants qui auraient (peut-être !) limité la casse et permis (peut-être !) de capturer Mohamed Merah vivant. On peut aussi être partagé entre l’admiration pour la rapidité avec laquelle nos services de renseignement ont identifié le tueur, et le fait qu’il ait pu réunir un arsenal et préparer ses forfaits alors qu’il était connu de tous ces services : de celui de l’armée, la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense), comme de la DGSE et de la DCRI, les services de renseignements extérieurs et intérieurs, chapeautés par le Conseil national du renseignement (CNR). Bref, grâce au croisement de ces fichiers informatisés que honnit la gauche, Merah était connu comme le loup blanc, y compris de la Justice qui l’avait envoyé deux fois en prison pour de « petits délits » pas si petits que ça…
Mais pour légitimes que soient ces questions techniques, elles ne doivent pas servir d’arbre qui cache la forêt. A savoir ce constat, aveuglant, incontournable : un jeune musulman de nationalité française, né et grandi à Toulouse, est devenu un tueur hors normes, déterminé, impitoyable, capable d’assassiner froidement sept innocents, y compris en faisant sauter la cervelle d’une enfant à bout portant, au nom de l’islam. Il était un pur produit d’un « quartier sensible», élevé sans père, précoce délinquant, ayant tâté de la prison en 2007 et 2009 pour une quinzaine de délits. Refusé par l’armée en raison de son casier judiciaire, il vivait du RSA. Nos services de renseignement connaissaient ses séjours dans les zones tribales afghanes et pakistanaises et son « profil d'autoradicalisation salafiste atypique » selon les termes du procureur de Paris (reste à savoir si « atypique » n’est pas de trop). Ni ses revenus limités, ni son fichage -et celui de son frère aîné impliqué dans une filière d'acheminement de djihadistes en Irak - ne l’ont empêché de se doter d’un véritable arsenal de guerre, qui a donné du fil à retordre aux policiers du RAID (4 blessés).
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A notre santé !
La France serait-elle devenue le pays du Malade imaginaire ? Un pays peuplé d’hypocondriaques aussi robustes qu’Argan pour résister (pas tous, pas tout le temps !) aux potions et autres clystères que leur administre une armée de Purgon et de Diafoirus ? Bien sûr, nous sommes à des années-lumière de la médecine de Molière ! Mais notre industrie pharmaceutique, qui contribue à l’essor de la recherche médicale et en tire légitimement profit, s’est enivrée du marketing. Au point d’en oublier parfois l’objet premier de son activité : favoriser ou restaurer la santé. Nombre de laboratoires pharmaceutiques prospèrent sur la vision matérialiste et hédoniste d’un humanoïde consommateur à perpète d’un pack « santé-jouvence-beauté ». Se comportant en dealers et en apprentis-sorciers, ces laborantins ont organisé une addiction générale, une torpeur médicalisée d’où nous tirent ponctuellement quelques scandales retentissants du type Médiator ou prothèses PIP.
Trop de médecins ont suivi cette pente consumériste mortifère en prescrivant à tout va : « Les médecins français prescrivent deux fois à trois fois plus que les autres médecins occidentaux dans le monde » selon le Pr Philippe Even, président de l’Institut Necker (newsring.fr, 5 mars 2012). Et même « quatre fois plus que les médecins britanniques, irlandais, italiens ou grecs, et six fois plus que les danois, belges et allemands» selon Marianne Berthod-Wurmser, membre de l'Inspection générale des affaires sociales (citée par l’Institut pour la protection de la santé naturelle). Résultat : les Français détiennent le record absolu de la consommation de médicaments en Europe. 50 % des Français âgés de plus de 65 ans prennent entre 1 et 4 médicaments chaque jour (et de 5 à 10 pour 38 % d’entre eux). Et cela, évidemment, au détriment de leur santé : selon l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), 144 000 patients seraient hospitalisés chaque année en raison des effets indésirables de médicaments prescrits, et 5O% de ces hospitalisations pourraient être évitées (securite-sociale.fr).
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Des idées SVP !
Dans cette période on ne peut plus « schumpetérienne » de destruction que l’on espère créatrice, rien n’est plus important que l’innovation, et d’abord les idées. Le monde en attend sur tous les sujets possibles, et la France peut-être plus encore que les autres, à la fois parce qu’elle n’a pas évolué assez vite et qu’elle se retrouve en « déséquilibre arrière », en retard sur les événements, en manque cruel de capacité d’initiative, et aussi, bien entendu, parce qu’elle est en période électorale, le moment, en principe, le plus « ouvert » et le plus propice à ce bouillonnement de nouveautés.
Mais justement, que remarque-t-on ? Il semble bien que les deux principaux candidats aient passé entre eux un contrat, au moins tacite, « de critiques et d’invectives mutuelles ». Une telle tactique en effet les sert l’un et l’autre, pour deux raisons :
La première est que ni l’un ni l’autre n’est à l’aise avec une campagne vraiment programmatique (celle que nous attendrions). En effet, dans une telle configuration, le candidat de droite ne manquerait pas de se faire attaquer sur son bilan, tous ses adversaires, petits et grands candidats répétant à l’unisson « que ne l’avez-vous fait ? » (c’est d’ailleurs ce qui se passe dès qu’il fait des propositions). Le candidat de gauche, lui, n’est pas très à l’aise avec son programme d’une façon générale, puisqu’il est le fruit de compromis avec ses amis rouges, roses, verts ou d’autres couleurs, compromis tels qu’on est souvent à la limite et même au-delà du grand écart… Pour les deux, le « contrat mutuel d’invective », pour autant qu’il reste à un niveau qui ne les dévalorise pas trop, est donc beaucoup plus confortable que le terrain des idées.
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Immigration : dossier tabou
Nous poursuivons notre campagne d’information sur les débats de la présidentielle et nous ouvrons cette semaine un dossier difficile voire tabou, celui de l’immigration. La France et l’Europe dans les décennies qui viennent vont changer de nature simplement parce qu’elles vont changer de peuple. Affirmation provocante, peut-être. Mais cette mutation est d’ores et déjà inscrite dans les chiffres. Personne ne peut plus rien y changer. Nous pouvons seulement faire que cela se passe le moins mal et le moins douloureusement possible.
Historiquement c’est un fait sans aucun précédent. Les discours sur l’Europe terre d’immigration, lieu de passage, civilisation multiculturelle sont de gentils propos de salon comparé au phénomène qui s’est enclenché sous nos yeux en à peine plus d’une génération. La génétique le prouve les européens de souche ont le même ADN depuis des milliers d’années. Mais celui-ci va changer.
Pas de « bon plan »
L’immigration appelle l’immigration et dans tous les pays d’Europe la masse critique est atteinte. Ceux qui espèrent que le phénomène est réversible rêvent eux aussi. Quand un enfant sur deux nait d’une mère étrangère et la plupart du temps musulmane il n’y a plus de bon plan pour inverser la tendance.
Encore une génération, deux au plus. Un peuple élevé dans les valeurs et la foi de l’Islam peut remplacer un peuple de baptisés devenus agnostiques et inféconds.
Beaucoup n’y croient pas, certains s’en réjouissent, beaucoup ont peur, quelques-uns proposent la manière forte. Aucune de ces attitudes évidemment n’est bonne. Il convient d’abord d’être lucide et ne pas croire qu’il est trop tard pour agir. C’est-à-dire pour préparer le nouvel avenir. Celui qui sortira de la transition ultra rapide en cours.