Source [Challenge] Il y a deux ans, Emmanuel Macron remportait l'élection présidentielle au terme d'une campagne spectaculaire, chaotique, inédite, qui voyait l'élimination dès le premier tour des deux grandes forces politiques françaises qui se partageaient le pouvoir depuis près de quarante ans. Elu sur la promesse d'un renouvellement des pratiques démocratiques et du "nouveau monde", le chef de l'Etat a été frappé de plein fouet par l'affaire Benalla avant de voir sa politique économique contestée dans la rue chaque samedi avec la crise des gilets jaunes.
Pourtant, le président de la République continue de faire la course en tête dans les sondages qui prédisent tous sa victoire en 2022 si l'état des forces politiques restait inchangé. Un paradoxe que décrypte pour Challenges le président de l'institut de sondage Odoxa, Gaël Sliman.
Challenges - Deux ans après son élection, quelle image ont les Français d'Emmanuel Macron ?
Gaël Sliman - Au niveau de sa popularité, c'est un grand classique des présidents français de la Ve République. Il a commencé très haut, à 58% de jugements positifs, bénéficiant d'une bonne opinion auprès des électeurs et des sympathisants de gauche, qui ont voté pour lui, et des électeurs de droite qui se sont accommodés de sa politique économique ; avant de plonger dans les sondages à la rentrée 2017. Il a alors décroché très vite, tombant à 44% d'opinions favorables en octobre 2017. Mais, et c'est absolument inédit dans l'histoire politique des trente dernières années, Emmanuel Macron a réussi le tour de force de redevenir populaire, en se hissant à 54% d'opinions favorables à la fin de l'année 2017. Aujourd'hui, le président de la République n'est plus qu'à 32% de jugements positifs : il a subi une chute vertigineuse au moment de l'affaire Benalla avant de connaître son plus bas historique (27%) avec les débuts de la crise des gilets jaunes à la fin de l'année 2018. Depuis, il s'est stabilisé entre 30 et 33%, en grande partie grâce au grand débat, qui lui a permis de reprendre la main, alors qu'il était sur le toboggan de la mort, en pleine hollandisation.
Comment expliquer un tel décrochage ?
Il y a au fond l'idée qu'Emmanuel Macron a été élu un peu par accident. Quelques mois avant l'élection présidentielle, personne ne s'attendait à le voir gagner et les Français, dans leur ensemble, s'étaient résolus à voter pour le vainqueur de la primaire de la droite et du centre. Finalement, la défaite d'Alain Juppé et les affaires de François Fillon ont rebattu les cartes et il s'est retrouvé en bonne position pour remporter la présidentielle.
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