Source [Challenge] L'archevêque de Toulouse a poussé jeudi "un coup de gueule", selon ses termes, réclamant la réouverture contrôlée des églises dès le 11 mai en respectant les mesures "de distanciation sociale et les gestes barrières", a-t-il déclaré à l'AFP.
"J'ai été surpris par les propos du président de la République disant qu'il n'y aurait pas d'office avant la mi-juin", a déclaré le prélat lors d'un entretien téléphonique, s'étonnant que dans le même temps "les gens peuvent aller au McDonald's".
"Les catholiques ont joué le jeu du confinement mais je ne pourrai pas tenir la communauté", a déclaré Mgr Robert Le Gall, affirmant que de nombreuses voix chez les fidèles et les prêtres s'élevaient contre l’interdiction de célébrer le culte.
L'archevêque de Toulouse Mgr Robert Le Gall, ici en septembre 2010 à Toulouse (AFP/Archives - Pascal PAVANI)
"Ce que je demande, c'est que l'on puisse avoir la possibilité de célébrer des offices plus courts, plus simples et en nombre limité (de fidèles)", a-t-il ajouté, précisant qu'il n'était pas question en l'état de célébrer des mariages ou de procéder à des confirmations en nombre, comme celles qui étaient prévues à la cathédrale de Toulouse pour la Pentecôte.
L'archevêque demande ainsi la possibilité de discuter avec les autorités, "pas dans trois mois", de mesures pour pourvoir accueillir des paroissiens dans les églises.
Depuis le 17 mars, les messes ne sont plus dites en public mais peuvent parfois faire l'objet d'une retransmission. Les églises qui décident de garder leurs portes ouvertes invitent les fidèles à entrer pour une stricte prière personnelle, avec moins de 20 participants au total.
En mars, un prêtre avait subi un rappel à la loi pour avoir célébré une messe dans un camping privé en Isère, tandis que les treize fidèles présents avaient été verbalisés pour non respect du confinement lié au coronavirus.