Source [Atlantico] La Banque de France vient de publier son rapport annuel 2020 sur la balance des paiements et la position extérieure de la France. Le solde des transactions courantes en 2020 s’est dégradé par rapport à 2019 et s’est creusé de 78,7 milliards d’euros soit 30,2% du PIB.
Atlantico : Mardi 20 juillet, la Banque de France a publié son rapport annuel sur la position extérieure économique de la France pour 2020. Le solde des transactions courantes en 2020 s’est dégradé par rapport à 2019 et s’est creusé de 78,7 milliards d’euros soit 30,2% du PIB. Comment expliquer ce déficit qui a atteint un niveau historique depuis 1982 ? Payons-nous le prix de la Covid ou de faits qui demeurent plus anciens ?
Michel Ruimy : Les résultats, bien piètres, de la France en matière de commerce extérieur résultent essentiellement de la conjugaison de deux chocs. Les restrictions mises en place lors du premier confinement, plus strict qu’ailleurs, ont entravé la capacité des personnes à consommer notamment du fait de la fermeture des commerces mais aussi des limitations imposées aux déplacements (choc de demande) tout en réduisant la capacité des individus à travailler et/ou des firmes à organiser leur production (choc d’offre).
Les effets de ces mesures ayant été fortement différenciés selon les secteurs, la spécialisation de l’économie a donc joué un rôle important dans la réaction des exportations. Dans les années 2000, la spécialisation de la France s’est accentuée, principalement du fait de réussites dans l’aéronautique. Ces succès, qui sont intervenus dans un contexte de désindustrialisation du territoire et d’externalisation de la production dans d’autres secteurs comme la construction automobile, ont contribué à accroître la concentration de nos exportations. Si, dans un premier temps, cette spécialisation s’est révélée porteuse dans un contexte d’essor rapide du trafic aérien au niveau mondial, la crise sanitaire a révélé les faiblesses de cette forte exposition aux chocs sectoriels. Quant aux importations, elles sont restées significativement inferieures à leur niveau d’avant-crise du fait, en particulier, de l’instauration de nouvelles restrictions sanitaires lors de la deuxième vague épidémique.
Au total, la chute des résultats du commerce extérieur de la France s’explique davantage par la sous-performance globale de l’économie du fait de l’intensité des confinements et, dans une certaine mesure, par un effet de spécialisation sectorielle (L’aéronautique a été fortement touchée par une moindre activité des compagnies aériennes du fait des limitations sur les voyages mais aussi du côté de l’offre en raison des difficultés qui ont perturbé le fonctionnement des chaînes de valeur) que par un effet de spécialisation géographique (Une part importante de nos exportations est, en général, destinée à nos partenaires les plus proches au plan géographique qui ont été aussi fortement touchés par la pandémie).
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