Pourquoi Zemmour a discuté avec Trump… très discrètement

Treize lignes et pas une de plus : le communiqué de l’équipe de campagne d’Éric Zemmour, qui sait pourtant faire ronfler sa communication sur les réseaux sociaux, est étonnamment court pour évoquer cette conversation, le 14 février, entre le candidat à la présidentielle française et l’ancien président des États-Unis Donald Trump.

Elle a eu lieu ce 14 février, durant une demi-heure, non au QG parisien du candidat mais dans le secret des bureaux d’un avocat techniquement équipé de lignes sécurisées, un élément indispensable pour échanger avec un ancien résident de la Maison-Blanche.

Dans ces treize lignes, l’équipe de Zemmour évoque « un long et chaleureux entretien téléphonique » durant lequel tous deux ont « évoqué les sujets migratoire, sécuritaire et économique de leurs deux pays ». Ils ont aussi abordé « les raisons du succès de la campagne victorieuse [de Trump] en 2016 et le nombre record de voix obtenues pour un président américain sortant (en 2020), soit 12 millions de votes de plus qu’en 2016 ». Ils ont parlé de la campagne de Zemmour et de « ce qui la caractérise, l’authenticité, la sincérité et le courage », explique le communiqué, qui souligne que « le sens de leur engagement est le même »« C’était intéressant de confronter nos regards, nos expériences, expliquait le candidat, ce 15 février, au micro de BFM TVd’avoir son regard sur la campagne présidentielle française. J’avais moi-même jadis commenté la campagne américaine », se souvient-il. Les deux hommes ont abordé « les destins respectifs de la France et des États-Unis pris dans la tourmente d’une même guerre de civilisation », explique Zemmour. Trump lui a conseillé de rester lui-même face aux attaques des médias. Un communiqué bref, donc, et quelques mots au micro d’une chaîne d’information. Zemmour a fait sobre.

La discrétion du candidat au lendemain de ce rendez-vous majeur peut surprendre. En réalité, son équipe est partagée sur la publicité à donner à ce coup préparé de longue date. Au départ, l’équipe de campagne avait imaginé un voyage aux États-Unis couronné d’un rendez-vous avec Trump. L’entourage de l’ancien président, notamment Steve Bannon, l’ancien président de Breitbart News et ancien conseiller politique de Trump, et d’autres, était intéressé, assure un cadre de l’équipe de campagne de Zemmour. Car Trump observe la campagne française et suit le parcours d’Éric Zemmour depuis son apparition sur la scène politique.

Pour camper son image de présidentiable capable de mener les affaires de la France à l’international, Marine Le Pen a eu l’onction d’Orbán. Zemmour aurait pu, confie son entourage, obtenir un geste de Poutine. Il n’a pas franchi le pas. Trop risqué en termes d’image. Marine Le Pen a beau jeu d’ironiser : « C'est bien qu'il ait au téléphone l'ancien président des États-Unis, j'espère que Donald Trump se porte bien. Mais il ne représente plus une force politique en activité. » Incontestable : Trump n’est plus le président de la première puissance mondiale.

 

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