Source [Le Salon Beige] Nous avons donc eu droit à une nouvelle allocution présidentielle le 31 décembre à 20h. Trop longue comme d’habitude. On savait ne pas pouvoir y échapper. Au-delà d’un verbiage habituel et souvent répétitif, on avoue avoir quand même été un peu étonné d’entendre.
« Les épreuves que nous avons affrontées auraient pu émousser notre enthousiasme, désaltérer l’espoir. Il n’en n’est rien ».
Désaltérer l’espoir ? On n’en saura pas plus.
De toutes façons, ce n’est pas le point que nous souhaitions relever.
Nous souhaitions relever un élément inquiétant contenu dans le paragraphe consacré à « Medhi, professeur de sciences économiques et sociales dans les quartiers Nord de Marseille ». Qu’a dit M.Macron ? Il a dit exactement ceci :
« Comme des milliers d’enseignants, il [Mehdi] a eu, quelques jours après l’assassinat de Samuel PATY, à organiser un cours sur la laïcité. Pour cela, il a pris le temps de se former auprès d’autres professeurs et d’inspecteurs d’académie. Avec courage, il est alors revenu auprès de ses élèves sur nos valeurs, leur histoire. Assumant cette haute mission de notre école, de nos enseignants : faire des républicains ».
Rien ne vous a frappé ?
Voilà un Président de la république française qui parle d’un professeur qui prend le temps d’approfondir ses connaissances pour parfaire un cours sur la laïcité après l’assassinat de M.Paty et qui explique benoîtement qu’il lui a fallu du courage pour revenir devant ses élèves enseigner nos valeurs et leur histoire ! Du courage ? Comme si le professeur devait s’apprêter à monter au front ! Et M.Macron paraît tranquillement entériner la situation : il peut se réjouir, ce professeur aura bien mérité de la patrie !
Mais que peut donc craindre ce professeur qui l’obligerait à s’armer de courage ? Des réactions de ses élèves ? de leurs parents ? On suppute que les potentiels élèves juifs ont déjà déserté le quartier et ses établissements scolaires. On a du mal à imaginer un père de famille catholique fervent se mettant à invectiver un professeur dévoué à enseigner proprement l’histoire des valeurs de la France. Alors, qui reste-t-il à craindre ? Un bouddhiste égaré ? Un vegan très déséquilibré ?
Dans notre belle France au vivre-ensemble irréprochable, on ne voit guère que deux hypothèses qui peuvent s’associer pour créer une situation de crainte potentielle chez un professeur désireux d’expliquer la laïcité : la mauvaise humeur d’un père musulman, de ceux qui estiment que la charia est de toutes façons supérieure aux lois françaises et qui éduque ses enfants selon le même principe ; le lâchage en rase campagne d’une administration de l’éducation nationale ontologiquement impropre à soutenir ses professeurs.
En fait, on avance cela parce que, hasard du calendrier, on a appris par le Progrès de Lyon le 4 janvier que les professeurs d’un collège de Lyon se mettaient en grève pour soutenir un professeur, victime d’agression verbale.
C’est finalement exactement ce que Mehdi aurait pu effectivement craindre comme le rapporte l’article du Progrès (qui ne cite pas le patronyme du parent d’élève, cela aurait pourtant été intéressant au titre de validation de l’hypothèse ci-dessus) :
« Le 9 novembre, un incident est survenu aux abords du collège des Battières, à Lyon 5e. Les faits ont eu lieu dans un contexte particulier, une semaine après l’hommage rendu dans les collèges et lycées, à Samuel Paty cet enseignant assassiné à Conflans-Sainte-Honorine après un cours sur la liberté d’expression. « Un parent d’élève a pris à partie notre collègue devant le collège, devant des témoins. Il remettait en cause le contenu de son cours d’histoire-géographie sur le principe de laïcité », dénonce une enseignante du collège. Après cette altercation, le professeur avait déposé plainte ».
t que croyez-vous qu’il advint ? Un article sur le site de France3 régions détaille :
« L’enseignant qui souhaite garder l’anonymat, s’est rendu au Rectorat ce lundi 4 janvier, pour voir les modalités d’accompagnement possibles pour une reconversion. Professeur d’histoire-géographie depuis 17 ans, celui-ci dit « ne plus pouvoir exercer dans ces conditions ». Faute de se sentir soutenu et accompagné par les services des ressources humaines après son agression, il est décidé à partir ». « Il doit partir par la petite porte, en catimini », « c’est lui, la victime, qui doit changer d’établissement » expliquent, indignés, ses collègues enseignants, en grève pour le soutenir. « On a attendu une réaction du Rectorat, mais il n’y a rien eu. Le 15 novembre, la fille de ce même parent a ramené une arme avec elle, un couteau ».
L’élève a été exclue une journée, sans passer devant le conseil de discipline. « Et le Rectorat n’a toujours pas réagi« .
Et voilà ce dont, au moment de ses vœux pour la France et pour les Français, M.Macron semble s’accommoder (une sorte de jurisprudence Mila) de même que, le 15 octobre, M.Macron constatait que, puisque les policiers sont l’objet de violence, il fallait « amplifier les moyens pour mieux les protéger ».
L’année peut vraiment commencer tranquille : nous avons un vrai chef.
Information complémentaire : il se trouve que par une étrange coïncidence ce collège à Lyon aura été celui du début de carrière de M.Samuel Paty.
- Les syndicats de l’enseignement veulent supprim...
- Vers la suppression du milliard d’euros aux ass...
- Sous l’influence de l’Open Society Fondations,...
- « La justice de notre pays apparaît dans toute...
- Non-discrimination, neutralité, ces arguments f...
- Réponse aux diffamations du Monde
- Le directeur de l’établissement catholique Imma...
- 13 septembre : Un concert à Paris pour soutenir...
- La crise politique se double d’une crise financ...
- La Croix vante l’islam en Indonésie, “modéré et...