Source [Le Figaro] La division est profonde dans l’Église. Elle porte sur la foi en «l’eucharistie», à savoir l’hostie consacrée donnée lors de la communion.
Comme dans les paraboles, les églises chrétiennes aussi ont leurs petites portes. On y entre, ni vu, ni connu. «J’ai vu cette semaine une vieille dame, très âgée. Regardant à droite et à gauche comme si elle était traquée, elle est entrée avec son masque par la petite porte de l’église pour assister à la messe. Elle a communié avec une grande dévotion. On sentait qu’elle vivait ce moment avec intensité. C’était édifiant.» Ce récit d’un responsable d’une grande association catholique qui préfère garder son anonymat pour ne pas mettre en cause le prêtre qui a ouvert, malgré l’interdiction, son église, à quelques fidèles pour ses messes de semaine montre, selon les points de vue, un acte de désobéissance ou de résistance.
Ces pratiques dignes des catacombes ont suscité l’ire de Mgr Aupetit, archevêque de Paris, qui a reproché à ces prêtres «désobéissants», sur Radio Notre-Dame de «faire leur petit business dans leur coin». Beaucoup de prêtres et de jeunes catholiques n’ont pas apprécié une telle charge épiscopale.
Sans enfreindre la loi, des paroisses ont aussi organisé tout à fait officiellement - c’est écrit en toutes lettres sur leur site - une fréquentation des églises dans le cadre légal. Elles ont permis par exemple un système de rendez-vous pour éviter les attroupements, de façon à ce que les gens qui désiraient communier puissent le faire. Communion à la carte, après avoir suivi la messe en vidéo, selon un rituel qui existe depuis des siècles.
Devant une telle confusion, le secrétaire général de l’épiscopat, le père Hugues de Woillemont a cherché l’apaisement. Il a confié au Figaro : «Nous avons dit au gouvernement cette impatience des fidèles. Nous allons avoir une réunion en début de semaine sur le nouveau protocole sanitaire en vue de la reprise, que nous espérons début décembre mais aussi pour assurer la fête de Noël. Pour ce qui est des manifestations ou autres pratiques, le culte ne se réduit pas à la messe et beaucoup de fidèles ont décidé de rester chez eux. On peut très bien prier à la maison. Disant cela, je ne veux opposer personne: les fidèles qui manifestent comme ceux qui restent chez eux - c’est la grande majorité. Le mystère de la communion, doit nous porter à l’unité, pas à la division.»
Un état d’esprit partagé par Jean-Benoît Harel, 23 ans, l’un des organisateurs de la manifestation pour demander la reprise des messes, dimanche en fin d’après-midi, sur la place Saint-Sulpice, à Paris. «Les catholiques sont des citoyens responsables. Nous nous situons sur le terrain des pétitions, des recours en justice, des manifestations. Ceux qui le veulent viennent, ceux qui préfèrent rester chez eux, restent. Ce ne sont pas des “tièdes” pour autant. Chacun à sa place, les évêques et les prêtres font leur travail, nous faisons le nôtre, comme des laïcs.»
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