Source [franceinter.fr] Hier, les grands électeurs américains ont confirmé la nette victoire de Joe Biden à la présidentielle aux États-Unis. D’ici à l’investiture, il lui reste un mois pour compléter son équipe. Mais les nominations effectuées jusqu'ici sont troublantes: c'est le retour de l'élite de Washington. C'est le monde d'après.
Au premier coup d’œil, c’est séduisant :
- La parité : autant de femmes que d’hommes, avec des femmes sur des postes à responsabilité, Janette Yellen aux Finances, Avril Haines à la Direction du Renseignement ;
- La diversité ethnique : des Noirs (Lloyd Austin au Pentagone, Linda Thomas Greenfield à l’ONU), des latinos (Alejandro Mayorkas à la Sécurité intérieure) ;
- Et de l’expérience, de la compétence : par exemple Antony Blinken à la diplomatie.
On se dit que tout ça va nous changer de la cacophonie testostéronée du mandat de Trump.
Mais à y regarder de plus près, il y a des faits troublants. Le plus marquant, c’est que bon nombre de ces futurs ministres travaillaient ces dernières années pour un même cabinet de conseil, West Exec, ou pour un même think thank, le Center for Strategic and International Studies. Deux institutions très liées à l’univers de la Défense. West Exec en particulier, qui se prévaut d’être installé juste à côté de la Maison Blanche, a conseillé plusieurs entreprises spécialisées de fabrication de drones ou d’intelligence artificielle.
Encore plus saisissant : le cas de Lloyd Austin, pressenti pour diriger le Pentagone. Ancien général à la retraite, ce serait le premier afro-américain à diriger l’armée. Sauf qu’il siège au Conseil d’administration de Raytheon, l’un des plus gros industriels américains de l’armement, pourvoyeurs d’armes notamment de l’Arabie Saoudite dans sa guerre au Yémen.
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