Source [Economie Matin] : Vent de panique dans le secteur bancaire aux États Unis ! le vendredi 10 mars 2023, la banque américaine SVB (Silicon Valley Bank), 16ᵉ plus importante banque du pays en actifs sous gestion, basée à Santa Clara en Californie et connue pour être la « banque de la tech US » s’est déclarée en faillite. Mais que s’est-il passé ? Sommes-nous à l’aube d’un nouvel épisode « subprimes » comme en 2008 ? Doit-on craindre une contagion en France et en Europe ?
La chute de Silicon Valley Bank et ses conséquences
Tout est parti d’une étincelle : Une série de clients qui avaient ouï-dire qu’SVB venait de rater une augmentation de capital de « seulement » 2.2 milliards de dollars consécutivement à la cession, en urgence, quelques jours plus tôt, d’une très grande quantité de ses obligations.
Ces clients ont alors paniqué : « Si ma banque d’une part vend autant d’obligations d’un coup et que d’autre part elle n’est ensuite même pas capable d’aller lever deux milliards sur les marchés pour équilibrer ses comptes… ça ne présage rien de bon ».
Conséquences : ce ne sont pas moins de 42 milliards de dollars de retraits qui sont demandés par ces mêmes clients en quelques heures.
Résultat : Incapable alors d’honorer ces demandes, la SVB se retrouve en « bank run », comprenez une crise de liquidités. La banque se déclare en faillite quelques jours plus tard seulement.
Comment en est-elle arrivée là si rapidement ?
Tout d’abord il faut comprendre que cela n’a absolument rien à voir avec 2008 et l’épisode tristement célèbre des subprimes. Cette vente massive d’obligations est directement la conséquence de la nouvelle hausse des taux directeurs récemment annoncée par Jérôme Powell. En effet plus les taux montent, plus la valeur des obligations déjà sur le marché baisse. Il faut donc les vendre, s’en débarrasser pour « épurer » un peu ses comptes. En soi c’est logique, normal, voire prévisible. Le souci c’est qu’SVB était en réalité très (trop) concentrée sur une seule typologie d’obligations (notamment des obligations d’Etat) à échéance longue (3 à 5 ans). Ce choix stratégique d’investissement pris à un instant T s’est retourné contre la banque face à des taux directeurs qui ne cessent de monter.
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