Source [Boulevard Voltaire] Gilles-William Goldnadel revient sur deux incidents de ce week-end et sur la couverture médiatique qui en est faite : le crachat de Marcus Thuram, lors d’un match de foot, et les propos antisémites sur les réseaux sociaux à l’encontre d’April Benayoum, Miss Provence et première dauphine au concours de Miss France. Propos antisémites que plusieurs médias attribuent à l’extrême droite, ce que conteste l’avocat.
Ce week-end a été assez chargé, entre Miss France et les matchs de foot. On va commencer par ce dernier. En effet Marcus Thuram, le fils de Lilian Thuram aurait craché sur un défenseur du club de football d’Hoffenheim en Allemagne. Ce geste va lui valoir de lourdes sanctions de la part de la Fédération de football. Cet acte n’est pas sans rappeler la polémique autour du match Istanbul-PSG. Peut-on y voir des points d’accroche ?
On peut davantage y voir des points de divergence. C’est d’ailleurs ce qui fait que je me suis intéressé à cette affaire. C’est un geste anti sportif particulièrement grave et personne ne tente de l’excuser puisqu’il est inexcusable. Ce qui m’a davantage intéressé, c’est l’incroyable différence de traitement qualitative et quantitative entre les deux évènements auxquels vous faites référence.
Dans le cas du match entre le PSG et le club turc, cet évènement a été planétaire. L’élite du football, les hommes politiques et notre ministre des sports ont mis leur grain de sel, et ils forcément voulu y voir un signal raciste, alors que comme je l’ai écrit dans Le Figaro, le fait de désigner quelqu’un par sa couleur de peau n’a rien de raciste. Si moi j’avise un groupe de noir où il y a un blanc et que je ne connais pas son nom et que je veux le désigner, je vais dire « ce blanc ». Je ne crois pas être spécialement raciste anti blanc. En avoir fait un évènement planétaire de racisme ordinaire, j’ai trouvé cela particulièrement significatif.
En revanche, personne n’a osé dire que peut-être, le fait qu’un noir crache sur un blanc soit un signe de racisme assez extraordinaire. Je ne suis pas du tout sûr de ce que je n’avance même pas. Je veux simplement montrer que dans un cas exclusif de tout racisme, on y a vu immédiatement un racisme anti noir, alors que dans un autre cas, on ne veut rien envisager du tout. C’est la différence de traitement entre l’un et l’autre, qualitatif d’abord, mais aussi quantitatif. Certains m’ont fait remarquer que dans un cas, on parle de blanc et dans un autre cas, on ne parle de rien du tout lorsqu’il s’agit de cracher sur quelqu’un. Personnellement, je préfère que l’on dise que je suis blanc sans autre injure associée. Je préfère que l’on dise que je suis blanc plutôt que l’on me crache au visage sans rien me dire du tout.
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