Asia Bibi risque la mort. Peut-être sera-t-elle pendue dans les jours à venir.

Une petite chrétienne a commis ce qui, au Pakistan, est considérée comme un crime méritant la mort : elle a bu de l’eau qui serait réservée aux maîtres des lieux musulmans. Pour cela, elle doit donc subir le martyre.

Jeudi dernier s’est tenue, devant l’ambassade du Pakistan, une manifestation de très grande tenue, afin de demander à l’État pakistanais de renoncer à cette mise à mort humainement dramatique, juridiquement inepte, politiquement insensée. L’honneur des organisateurs de cette manifestation aura été de demander publiquement, fermement, mais dans la dignité, la libération de la jeune femme.

Sur tous les fronts

Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit par certains commentateurs, ce drame est en rapport direct avec la religion, et l’organisation d’une manifestation de haute tenue devant l’ambassade du Pakistan ne peut être considérée comme humiliante pour l’État pakistanais, ce qui la rendrait alors contre-productive.

Dans l’état actuel du monde, la seule action « contre-productive » ne consiste-t-elle à se censurer, par peur, par calcul, par raisonnement ou par souci de compromis ? Pour la libération d’Asia Bibi, les actions menées peuvent et doivent être aussi diversifiées que possible, afin que les pressions multiples exercées sur le pouvoir politique pakistanais aboutissent à le faire fléchir.

Puisse le Pakistan comprendre qu’il sera marqué d’une tache indélébile s’il n’accorde pas très rapidement la liberté à cette jeune chrétienne.

 

François Billot de Lochner,
président de l'Association pour la Fondation de Service Politique

 

 

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