Co-organisé par la Fondation Jérôme-Lejeune, l'Académie pontificale pour la Vie et la Fédération internationale des Associations médicales catholiques (FIAMC), un congrès sur l'avenir de la thérapie avec les cellules souches s'est tenu à Rome, du 14 au 16 septembre.

Ce congrès a réuni plus de 300 participants de 35 pays pour dresser le bilan des recherches sur les cellules souches adultes notamment celles issues de la moelle osseuse, de l'épithélium olfactif ou du cordon ombilical.

Nicolas Forraz, chercheur à Newcastle, a exposé son travail sur les cellules souches issues du cordon ombilical, se réjouissant de la tenue du congrès et regrettant que d'habitude "nos techniques [...] ne rencontrent pas le même intérêt, alors que les résultats thérapeutiques sont probants". Dans son intervention, le Pr C. McGuckin (Newcastle) a rappelé que jamais personne n'avait démontré que les cellules souches embryonnaires étaient totipotentes. Avec son équipe, le Pr C. McGuckin a obtenu à base de cellules de sang de cordon, des cultures de cellules neurales, endothéliales et hépatiques. Il a évoqué la mise au point, avec la NASA, d'un système innovant permettant la culture des cellules de sang de cordon en 3 dimensions.

Le Pr Stauer (Université de Düsseldorf, Allemagne) a exposé des résultats prometteurs : des cellules souches de la moelle osseuse transformées puis injectées chez des patients frappés d'infarctus, auraient permis une amélioration des fonctions cardiaques.

Le Pr David Hess (Medical College de Georgie, États-Unis), a résumé les essais actuels en neurologie, dans les attaques cérébrales, dans la maladie de Parkinson... réalisés soit avec des cellules souches de la moelle osseuse, soit avec des facteurs de croissance pour stimuler les cellules souches endogènes ou les neurones.

Le Pr Yamanaka (Université de Kyoto, Japon) a identifié les facteurs qui génèrent des cellules souches pluripotentes à partir de cultures de fibroblastes.

Le Pr Claude Huriet (Vice-président du Comité International de Bioéthique de l'Unesco, Président de l'Institut Curie de Paris, France) a abordé la question des cellules souches sous l'angle économique et politique. Selon lui, "on estime à plus de 15 milliards de dollars le marché des cellules souches utilisées en médecine régénérative".

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme-Lejeune, co-organisateur du congrès, explique : "Alors qu'il y a de grands débats aujourd'hui en Europe, en particulier en ce qui concerne le financement des recherches sur l'embryon, et qu'en France la loi sur la bioéthique est remise en cause, c'est l'occasion de donner la parole aux scientifiques qui travaillent sur les cellules adultes qui, elles ne posent pas de problèmes éthiques et qui déjà donnent des résultats."

Le pape Benoit XVI, lors de son audience à Castel Gandolfo devant les congressistes, a déclaré que "la recherche sur les cellules souches mérite d'être approuvée et encouragée lorsqu'elle conjugue heureusement le savoir scientifique, la technologie la plus avancée et l'éthique, qui postule le respect de l'être humain à tous les stades de son existence". Il a dénoncé la recherche sur les cellules souches embryonnaires qui conduit à la destruction de la vie humaine pour laquelle il ne peut y avoir ni compromis, ni tergiversations. Une société ne peut pas combattre efficacement le crime alors qu'elle légalise l'atteinte à la vie naissante. "Une bonne finalité ne peut jamais justifier des moyens intrinsèquement illicites. L'histoire elle-même a condamné dans le passé et condamnera dans le futur une telle science, non seulement parce qu'elle est privée de la lumière de Dieu, mais aussi parce qu'elle est privée d'humanité", a-t-il ajouté.

*Fondation Jérôme-Lejeune, 31 rue Galande, 75005 Paris – www.fondationlejeune.org

■ D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage