Source [Causeur] : Le collectif Au nom du peuple s’insurge: le taux de peine réellement exécutée en détention s’élèverait à 62%. 38% de la peine est donc en réalité rabotée ou convertie.
Le 24 septembre 2024, Didier Migaud, le Garde des Sceaux fraîchement (et éphémèrement) nommé a honoré de son premier déplacement la prison de la Santé à Paris, dans ce qui semble devenir une tradition depuis son auguste prédécesseur et dont on se demande si c’est une façon maladroite de soutenir l’administration pénitentiaire ou de montrer que les détenus attirent davantage l’intérêt et la sympathie que les fonctionnaires, magistrats et autres auxiliaires de Justice qui se décarcassent chaque jour pour que leur ministre puisse traverser la rue sans être atteint par un coup de couteau mal placé ou une balle perdue par un apprenti narcotrafiquant drogué au Caprisun. Laissons le bénéfice du doute à notre ex-ministre novice et concentrons-nous non pas sur la symbolique de son déplacement mais sur son contenu concret.
Devant la prison de la Santé, Didier Migaud a tenu les propos suivants : « Il faut de l’autorité, il faut de la fermeté, il faut bien évidemment des sanctions mais je crois que le laxisme de la Justice n’existe pas. ». Plus grave : « Le taux d’exécution des peines n’a jamais été aussi élevé en 2023. ». Froncement de sourcil, notre ministre est manifestement soit ignorant des choses de la vie judiciaire, soit désireux d’induire la France entière en erreur. Dans les deux cas, c’est inquiétant. Et de conclure : « Le citoyen peut penser que les sanctions sont insuffisantes [au moins, notre ministre sait lire les sondages. Et il a manifestement un amour immodéré de la liberté d’expression qui le conduit à octroyer au citoyen le droit de penser du mal de la Justice. Tant de mansuétude émeut.]. Il faut aussi de la pédagogie vis-à-vis du citoyen ». PATATRAS ! Le Garde des Sceaux était pourtant si bien parti, comment glisser dans la dernière ligne droite sur cette peau de banane condescendante qu’est la nécessité de la pédagogie. En résumé : le citoyen a le droit de penser MAIS il faut quand même bien lui expliquer qu’il a tort et ensuite il changera d’avis car il aura vu la Lumière de la Vérité (Hosanna, Hosanna !).
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