[Extraits] Dans une lettre commune à paraître dans l'édition du 30 janvier, du quotidien londonien Times, les dirigeants de la Grande-Bretagne, de l'Espagne, de l'Italie, du Portugal, de la Hongrie, du Danemark, de la Pologne et la République tchèque estiment que la crédibilité des Nations unies est en jeu dans cette crise.

 

" Nous ne pouvons pas permettre à un dictateur de violer systématiquement ces résolutions. Si elles ne sont pas respectées, le Conseil de sécurité perdra sa crédibilité et la paix mondiale en pâtira. Notre force (sic) réside dans l'unité, indique la lettre, ajoutant que le rapport des inspecteurs en armements de l'ONU publiée lundi a confirmé le comportement du président irakien Saddam Hussein fait de tromperie, dénégation et de refus de se conformer (re-sic) aux injonctions internationales. " [...]

Pour mieux comprendre l'attitude de nos voisins européens, il convient de connaître la nature de leurs relations militaires avec Washington.

Les avions de combat britanniques et américains mènent des raids sur l'Irak presque chaque jour. Ces avions décollent du territoire turc ou koweïtien (la Turquie est candidate à l'UE). L'an dernier, l'aviation britannique a déversé plus de 125 tonnes de bombes sur le pays. En 2001, les frais totaux des bombardements britanniques dans le Sud et le Nord de l'Irak s'élevaient à 40 millions d'euros. En 2002, ils ont grimpé à 221 millions, soit 5,5 fois plus. Tout ceci, alors que le Premier ministre social-démocrate Blair ne cesse d'affirmer que "la décision en ce qui concerne la guerre n'a pas encore été prise". Le ministre britannique de la Défense annonce qu'il tient 50.000 hommes prêts à passer à l'attaque. Une flotte de guerre britannique, dirigée par le porte-avions Ark Royal, se dirige vers le Golfe. Elle dispose d'un sous-marin porteur de missiles nucléaires. Le HMC Ocean, le plus gros porte-hélicoptères de Grande-Bretagne, fait également route vers le Golfe. Pour finir, sachez qu'au Koweït, 250 chars britanniques de type Challenger et leurs équipages sont en ordre de bataille.

En Espagne, l'armée américaine peut utiliser la base aérienne américano-hispanique "Moron" en Andalousie, l'Amérique l'ayant utilisée maintes fois. L'Espagne s'est dit disposée à se tenir aux côtés des Américains, au cas où l'option diplomatique venait à échouer. Aznar a rappelé lors de la dernière visite de Bush Jr à Madrid, qu'il était "le plus fidèle allié des Américains ". Le Premier ministre Aznar avait cru bon de rajouter : "L'Espagne est un allié fidèle dans la guerre contre le terrorisme et un membre à part entière de l'Otan. Nous avons beaucoup d'intérêts en commun avec les Etats-Unis." Georges Bush n'en demandait pas autant...

Le Portugal, de son côté, a permis l'installation de bases navales américaines dans les Açores.

L'Italie, elle, ne juge pas nécessaire de proclamer que les bases américaines et celles de l'OTAN sur son territoire, ne sont pas utilisables. L'ex-Premier ministre, Romano Prodi, avait déclaré : "Notre relation avec les Etats-Unis constitue la pierre de base de notre politique internationale." Les Etats-Unis disposent de dizaines de bases en territoire italien. Ils peuvent les utiliser afin de mener des attaques contre le territoire irakien. L'US Army peut utiliser comme bon lui semble les bases militaires et les ports italiens pour sa guerre. Elle peut également survoler librement l'espace aérien italien.

Les Pays-Bas ont proclamé leur engagement officiel vis-à-vis des USA. Comme pour l'Afghanistan, ils se disent prêts à mettre leurs ports dans la mer du Nord à leur disposition, pour acheminer du matériel lourd à disposition des bases US.

Le Danemark aussi, soutient l'effort de guerre américain depuis longtemps. Souvenez vous que ce petit pays scandinave a autorisé, il y a quelques années, les Américains à construire une station radar au Groenland.

Tous les pays qui souhaitent adhérer à l'OTAN : la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, s'étaient alignés sur le plan du président Clinton. Avec le nouveau locataire de la Maison Blanche, ils confirment leur engagement.

[...] En Hongrie, les Américains peuvent utiliser la base de Taszar comme centre de formation militaire pour 5.000 membres de l'opposition irakienne. Pour ce faire, les USA sont en train de dépêcher 1.500 instructeurs militaires sur place. Des Irakiens, opposés au régime de Saddam Hussein, seront engagés comme mercenaires. La Hongrie avait déjà envoyé une équipe médicale de 40 personnes en Afghanistan ainsi qu'un bataillon de troupes de combat placé sous commandement allemand.

Sources : Reuters, AFP, BBC, Associated Press, United Press, Le Figaro, Le Monde, Libération, The Observer, The Guardian, The Mirror, Radio Free Europe, Budapest Business Journal, The Washington Post, The New York Times, The Telegraph, Der Spiegel, Frankfurter Allgemeine, Die Zeit, Haaretz.

Internet : www.bundeswehr.de, www.defense.gouv.fr, www.belgium.indymedia.org, www.indymedia.ie, www.italy.indymedia.org, DCMilitary.com, ABS-CBN.com, www.ptd.net.

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