Europe : l’embryon n’est plus sans voix

Les observateurs ne s’y trompent pas, qu’ils s’en réjouissent ou en déplorent l’issue, la séance du 22 octobre au Parlement européen fut historique. Il s’agit bel et bien d’une victoire pour les défenseurs de la vie et pour ceux qui en avaient assez de voir le Parlement européen enregistrer en chaîne des dérives sociétales dont les citoyens ne veulent pas.  Ce mardi, il s’est opéré un vrai choc de transparence.

LE RAPPORTEUR de la résolution examinée mardi 22 octobre, Mme Estrela (socialiste, Portugal) a eu de quoi claquer la porte, furieuse, après le renvoi inattendu de son texte en commission. Sa résolution, qui avait jusqu’alors passé les étapes sans remous, y compris sur les bancs du PPE (qui représente une partie de la droite européenne) ne manquait pas « d’ambition » sur le fond : articulée autour de l’enjeu de l’inscription de l’avortement comme droit fondamental et de la lutte contre « le recours abusif » à l’objection de conscience,  elle déroulait avec une logique implacable la même idéologie libérale-libertaire sur l’éducation sexuelle, la PMA, notamment pour les lesbiennes, la théorie du genre et ainsi de suite.

À examiner l’inertie d’il y a à peine dix jours y compris à droite, l’offensive d’Edite Estrela semblait judicieuse. Mais c’était sans compter sur la mobilisation massive et croissante des citoyens européens. Si le rapport Estrela a provoqué ce sursaut et que son renvoi était inespéré, c’est parce que le réveil des citoyens est réel et d’ampleur. Les peuples ne supportent plus les idéologues et les technocrates qui les ont mis sous tutelle. 

La guerre contre l’excès de conscience : un marqueur du totalitarisme 

Malte, la Pologne, l’Irlande, l’Espagne ont un point commun pour Mme Estrela : leur corps médical fait preuve de trop de conscience. Nous sommes bien face à une pensée oppressante, un texte totalitaire. Ce diktat en vient aujourd’hui à reprocher l’excès de ceux qui suivent leur conscience comme si l’usage de la conscience pouvait être excessif….

Il est intéressant d’observer que d’un côté, pour les soutiens féministes de Mme Estrela, le cœur du réacteur est l’avortement. De l’autre, c’est l’éducation sexuelle et la filiation. Mais ce sont bien ceux qui promeuvent l’avortement qui imposent leur tempo et mènent la danse.

Ce qui s’est passé en Allemagne et en France mérite d’être salué. Le collectif pour la défense de l’embryon “Un de nous” arrive à son terme et ses chevilles ouvrières surveillent au radar le moindre frémissement européen. Grâce à cette vigilance, les voyants d’alerte se sont allumés dès que le texte a été inscrit à l’ordre du jour. Parce que les réseaux d’échanges d’informations fonctionnent à plein régime entre les têtes des mouvements garantes du respect de la vie et de la famille, chacun a transmis le signal de proche en proche, la force de frappe de La Manif pour tous en pointe. Et aussi parce que les citoyens qui suivent ces mouvements sont surprenants de réactivité et de détermination, les messages d’électeurs interpellant leurs représentants ont porté leurs fruits.

A l’issue de cet épisode, l’initiative citoyenne européenne Un de nous s’en trouve renforcée.

La barre des 1,5 million de signatures va être franchie avant la clôture. Quelle que soit la suite politique du rapport Estrela, en particulier au cas où le texte reviendrait en débat en commission, ces 1,5 million de voix seront précieuses. Elles ont déjà parlé.

 

Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune.

 

Dernier jours ! Signez sur www.undenous.fr avant jeudi 31 octobre. Il manque 3 000 signatures pour atteindre la barre des 100 000 signataires français !

 

 

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