Fleur Pellerin, ministre de la culture, l’a annoncé récemment : une réforme des aides et subventions à la presse va être engagée. Cette déclaration fait suite aux attentats ayant notamment décimé l’équipe de rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Cette promesse consistera à élargir le système des aides à la presse quotidienne afin d’en faire bénéficier aussi les hebdomadaires et les mensuels.

Le contribuable français, déjà sollicité chaque année pour subventionner une presse sous perfusion à hauteur de pas moins de 2 milliards d’euros, sera bientôt prié de remettre la main à la poche. Pour le gouvernement, cette manne financière permettra d’entretenir la sacro-sainte pluralité et diversité de l’information, pilier fondamental de toute démocratie qui se respecte.

Et pourtant… D’après le « classement mondial de la liberté de la presse » de Reporters Sans Frontières, paru en 2014, il est indiqué que la France n’arrive qu’à la 39e place, après l’Estonie, la Jamaïque, le Costa-Rica, la Namibie, l’Uruguay ou le Salvador par exemple, ou, plus symptomatique, après la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, l’Irlande ou la Pologne… Piètre performance, donc.

Le secret d’une vraie liberté de ton et de pluralité de la presse ne réside-t-il pas plutôt dans son indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs publics ?

 

Frederic Billot/France Audace – Liberté politique