Nos coups de coeur
Le Combat des pères
A l’heure du combat en faveur de la PMA pour toutes, mené avec acharnement par les adversaires de la famille traditionnelle, le cinéaste et romancier Raphaël Delpard se penche sur la dure réalité vécue par nombre de pères aujourd’hui en France, dans un contexte anthropologique, culturel et juridique qui leur est hautement défavorable : la figure d’autorité est dévalorisée, la paternité reconnue comme optionnelle au nom d’un discours survalorisant la figure d’une femme désormais auto-suffisante et toute-puissante. Le drame vécu aujourd’hui par les pères nous révèle à quel point « l’égalité » dans le couple, dans l’éducation des enfants, n’est qu’un mythe, mais pas forcément pour les raisons que l’on croit.
A travers le drame du divorce, de la séparation, mais on pourrait ajouter aussi, de l’avortement, nombreux sont les pères privés de leur légitimité et de leur rôle, mais surtout, privés de leurs enfants, du contact humain avec la chair de leur chair – situation qui a pu pousser quelques-uns d’entre eux à chercher désespérément à s’exposer au regard de tous en montant en haut des grues ou des clochers de France. Tout tient en deux chiffres implacables : deux millions d’enfants voient rarement leur père, et 600 000 ne le connaissent pas.
Le récit de Raphaël Delpard est émaillé de très nombreux témoignages, qui posent des questions de fond, qui vont bien au-delà de la question de la garde partagée et de la pension alimentaire : quels sont aujourd’hui les fondements et les motivations des couples qui s’engagent dans le mariage et dans l’aventure qu’est la fondation d’une famille ? Combien sont victimes de l’immaturité, de l’air ambiant qui pousse à croire à une perfection familiale de papier glacé, incompatible avec les aléas de la vie et de la durée ? combien ont négligé, avec un angélisme terrible, les enjeux que constituait l’éducation d’un enfant ?
Bien plus, il révèle que la souffrance des pères est bien souvent causée par un faisceau de responsabilités partagées : structures juridiques, structures d’éducation, associations, toutes fonctionnent avec une présomption favorable à l’égard de la mère, comme si, ce n’est pas le moindre des paradoxes de notre temps, nous vivions encore à une période où le rôle de la mère au service de la famille et du foyer était sacralisé et paré de toutes les vertus.
Allons plus loin : l’avortement, la PMA, ces maux terribles qui frappent par centaines de milliers voire par millions de cas nos sociétés occidentales aujourd’hui sont le résultat de la négation de la présence fondatrice du Père. La prétendue défense des « droits de la femme » ne saurait se faire en sacrifiant comme victimes tant de pères aux vies brisées… sans parler de celles de leurs enfants.
Une enquête juste, sobre et émouvante à la fois. CP
