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Quel dialogue possible avec l’Islam du Coran ? Point de vue d’un catholique
Les ouvrages parus sur l’islam sont nombreux. Ce nouvel opus offre une nouvelle synthèse sur un ton simple, didactique et précis, avec un souci constant : partir du Coran et revenir sans cesse au Coran, pour rappeler cette vérité implacable : « il y aura toujours des ‘extrêmistes’ et des ‘fondamentalistes’ musulmans dès lors que le Coran existe. »
Simple d’approche, l’opuscule de Pascal Raines ne s’en nourrit pas moins de nombreux ouvrages de référence, croisant les traductions et les interprétations. Le cœur de la démarche réside dans la deuxième partie, qui se penche spécifiquement, et c’est rare, à la lumière du Coran, sur les liens entre musulmans et non-musulmans, pour finir dans une dernière partie par se poser les questions des conditions du dialogue entre musulmans et non-musulmans. L’auteur rappelle qu’aucun dialogue n’est possible si l’on oublie ces quelques réalités incompressibles : il n’y a pas de différence de fond entre islam et islamisme, la notion même de réciprocité et de dialogue n’a pas de sens pour un musulman, ce qui rend toute tentative de fraternisation bon marché à l’échec. La devise de l’auteur : il n’y a pas d’amour sans vérité. Le seul dialogue possible dès lors est un dialogue de vie, par les actes, par la force du témoignage, c’est en son temps la voie choisie par le bienheureux Charles de Foucauld.
On regrettera quelques maladresses, comme ces considérations du préfacier, qui par facilité oratoire se retrouve à mettre sur le même plan l’Islam et l’Eglise pré-conciliaire « citadelle irréformable ». Le travail précis sur les sourates conduit parfois également le lecteur à se perdre dans les détails – mais l’on sait que ce problème est inhérent à la nature même du texte coranique, fait de strates historiques souvent contradictoires.
On saluera globalement l’argumentaire séquencé qui permet à un lectorat peu au fait des querelles théologiques et historiques sur l’islam de se faire des idées de synthèse claires et salutaires pour résister à l’océan de bonne conscience dans lequel se noient trop souvent les adeptes du dialogue interreligieux.
