Inutile de jouer la surprise, il fallait bien s’y attendre. La simple annonce de la présence d’Eric Zemmour à la Convention de la droite du 28 septembre donnait déjà des gorges chaudes à toute la caste journalistique, et des palpitations à l’ensemble du monde politiquement correct, vaste aréopage allant de Clémentine Autain à Valérie Pécresse. Une fois son discours prononcé, ce fut le déchaînement, l’hystérie, une débauche d’énergie telle qu’on n’en avait pas vu depuis la charge de la cavalerie napoléonienne à Eylau : sus à l’ennemi !
Et encore, c’est leur faire trop d’honneur que d’esquisser pareille comparaison. Disons plutôt qu’eux tous se sont abattus sur le polémiste comme une pluie de sauterelles sur la moisson trop belle. Faites-le taire ! Baillonnez-le ! Ils auraient aimé dire : embastillez-le ! Mais cela aurait fait désordre au pays de la liberté…
La liberté, parlons-en. On sait depuis la Révolution française et Saint-Just, et Zemmour était bien le premier à le rappeler dans son discours, qu’elle n’existe pas pour les ennemis de la liberté. Personne ne s’y est trompé : l’intervention du journaliste a frappé, très fort, mais surtout très juste. Nous le disions dans nos colonnes, dans sa prise de parole, Eric Zemmour a atteint un degré de maturité particulièrement remarquable qui a fait craindre le pire aux gardiens du temple. Des rumeurs ont brui déjà au moment des européennes : et s’il allait plus loin ? S’il entrait en politique ? Et si les centaines de milliers de lecteurs du Suicide français lui donnaient raison et lui apportaient leur suffrage ? De cela il ne saurait être question.
Il faut donc couper le mal à sa racine, tenter de le faire taire, aller au procès, une fois encore. 400 saisies du CSA, rien que ça, et l’ouverture d’une nouvelle enquête judiciaire. La Société des Journalistes du Figaro, respectable quotidien qui ne respecte aujourd’hui plus que le politiquement correct, se désolidarise du prétendu coupable, et demande son éviction. RTL ne fait ni une ni deux et supprime sa chronique matinale, qu’il avait réussi à conserver par on ne sait trop quel miracle.
Zemmour est coupable d’avoir, une fois de plus, mis des maux sur ce que nos dirigeants refusent avec obstination de nommer : le mal qui gangrène la France et lui fait perdre son âme, l’immigration adossée à l’islam. Comme un fait exprès, jeudi, on apprend qu’une attaque à la Préfecture de police de Paris a fait quatre morts. Le coupable, un agent administratif, était un converti récent à l’islam et était armé d’un couteau. Une des victimes a fait l’objet d’une tentative d’égorgement ; mais Zemmour, lui, mérite le procès. Les années se suivent et se ressemblent : Liberté politique avait été co-organisatrice d’une manifestation devant Le Figaro en mars 2010 , quand il était menacé de licenciement. Nous lui apportons à nouveau tout notre soutien. Nous saluons aussi les deux seuls jeunes dirigeants LR, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, qui n’ont pas eu la frousse d’apporter leur soutien officiel au polémiste.
Le processus engagé depuis tant d’années déjà prend des proportions dramatiques aujourd’hui. Nous vivons, sous nos yeux, une cristallisation totalitaire drapée de tous les oripeaux de la bonne conscience. A titre d’exemple, la loi de finances 2020 en discussion cette semaine s’apprête à entériner la surveillance de nos modes de vie dans les moindres détails par Facebook au service du fisc, et bien sûr de la censure. Nous sommes encore vaguement tolérés, comme nous l’a expliqué l’ineffable Aurore Bergé, qui entend protéger, comme une espèce en voie de disparition, les couples hétérosexuels qui souhaiteraient faire des enfants (quelle idée saugrenue !) par la voie la plus charmante qui soit, la voie naturelle. Mais l’espace de cette tolérance se réduit comme peau de chagrin. Dimanche, nous avons une occasion de manifester avec force. Non pas pour enrayer ou empêcher quoi que ce soit : nous le répétons, nous sommes dans un régime totalitaire, et tout est déjà écrit depuis bien longtemps. Nous devons manifester sans illusions et avec détermination, comme ceux qui, à la fin de l’ère Ceausescu, se rassemblèrent contre le régime. Non pas pour revenir sur une loi, mais pour hâter sa fin.
François Billot de Lochner
Président de Liberté politique et de France Audace
Constance Prazel
Déléguée générale de Liberté politique
Pour signer la pétition de soutien à Eric Zemmour lancée par Damoclès : https://damocles.co/zemmour-censure-liberte-expression/
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