Source [Contrepoints] Les contradictions soulevées par le passe sanitaire montrent sa véritable nature qui est d’ordre politique.
Depuis quelques jours l’avenir du passe sanitaire revient au centre du débat. Alors que l’épidémie est parfaitement maîtrisée et la vague du variant Delta en cours de disparition, des voix se sont élevées pour réclamer un allègement des mesures, quand d’autres ont objecté qu’il fallait le prolonger au-delà du 15 novembre. L’occasion de mettre en lumière les contradictions soulevées par le passe sanitaire et de s’interroger sur sa véritable nature.
Quel ne fut pas notre étonnement ce 12 juillet d’entendre M. Macron annoncer la création d’un passe sanitaire généralisé, contraignant et clivant, lui qui déclarait le 29 avril « qu’il ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours ». Jusque-là la gestion sanitaire avait davantage ressemblé à un jeu de pouvoir entre un Conseil scientifique psychorigide et un gouvernement se résignant volens nolens à acquiescer aux recommandations dictées par la peur. Certes la presse l’avait érigé en président jupitérien depuis le début de son quinquennat, mais la réalité depuis la gestion de la crise des Gilets jaunes jusqu’à la crise sanitaire avait plutôt montré un exécutif et une administration saisis de doutes et d’atermoiements.
Le passe fut voté fidèlement aux annonces faites par E. Macron le 12 juillet. Il fut d’abord validé dans son principe par un avis consultatif du Conseil d’État, puis par une décision du Conseil constitutionnel qui refusait de se prononcer sur l’urgence elle-même, et donc d’apprécier la nécessité et la proportionnalité des mesures par rapport à la situation sanitaire réelle qui pourtant sous-tendait les mesures votées.
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