Source [Boulevard Voltaire] : Dans le cadre de l’ouverture du « système d’information sur les armes » (SIA) à l’ensemble des Français, le gouvernement lance, du 25 novembre au 2 décembre, une vaste opération de récupération des armes détenues « illégalement » par les Français.
Ainsi, les intéressés auront deux solutions. Soit régulariser leur situation en s’inscrivant sur le SIA et en y déclarant les armes en leur possession. Soit en abandonnant les armes en question auprès des services de l’État compétents.
Cette opération de régularisation, qui pourrait a priori paraître de bon aloi, introduit cependant de nombreuses questions, notamment quant à sa temporalité et à sa pertinence au regard d’un contexte où la violence n’a jamais été aussi présente. Par ailleurs, une autre question se pose au regard du public qui voudra ou pas se plier à cette mesure. Car enfin, ne soyons pas naïfs, peut-on imaginer un instant que ceux qui ont, une fois encore, le 26 novembre dernier, ouvert le feu à Marseille dans le quartier de la Belle-de-Mai, occasionnant de graves blessures à un individu par ailleurs douteux, viendront tranquillement déposer les armes ?
Le trafic d’armes est un commerce qui prospère dans le monde (il est estimé à 1.200 milliards de dollars par an par l’ONU). Et s’il est impossible de savoir combien d’armes irrégulièrement détenues circulent sur la planète, il est loisible d’observer que le nombre des saisies ne cesse d’augmenter. En Europe, ce sont les revolvers et les pistolets qui sont les plus régulièrement appréhendés par les forces de l’ordre. Viennent ensuite les fusils de chasse et les armes automatiques.
D’après les études réalisées (UNODC-2020), il apparaît en outre que si l’on tient compte du contexte criminel, la proportion d’armes saisies dans le cadre du trafic de stupéfiants apparaît de loin comme la plus importante. Dans l’ensemble, plus de 50 % des homicides commis dans le monde chaque année sont réalisés avec une arme à feu. Toutefois, force est de constater que le phénomène reste largement invisible et non divulgué car les saisies opérées se font le plus souvent sur le point d’arrivée (lieu de commission du crime) et non sur le point de départ (lieu d’origine du trafic).
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