François Hollande a présenté jeudi 15 janvier ses vœux aux forces armées sur le porte-avions Charles-de-Gaulle. Le chef de l’Etat a annoncé sa décision de revenir sur les réductions d’effectifs… mais sans augmenter l’enveloppe budgétaire. La leçon des attentats ne semble pas avoir été comprise.
L’armée française est sur le pied de guerre depuis les attentats du sept janvier, avec près de dix mille soldats déployés en urgence sur tout le territoire dans le cadre du plan Vigipirate. Il s’agit d’une « opération intérieure » d’ampleur inédite. De nombreuses difficultés logistiques ont été soulevées : les soldats manquent de gilets pare-balles, d’armes non-létales, ou même d’hébergement. Certains dorment sous la tente faute de logements en dur adaptés.
Les armées, qui font des prouesses depuis des années pour survivre aux réductions de budget, ne pourront bientôt plus faire face à leurs missions. L’engagement quotidien de nos soldats relève chaque jour davantage de l’exploit périlleux, en opérations extérieures et désormais sur notre sol.
Vœux sans aveux
Ce sont toutes ces questions, et bien d’autres qui se posaient avant les vœux du président jeudi 15 janvier. La réponse n’a apporté que de très faibles éléments de satisfaction.
Concernant la réduction des effectifs, voici ce qu’en dit François Hollande :
« La situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la Loi de programmation militaire. Ce rythme doit être revu et adapté. Je demande donc au ministre de la Défense de me faire des propositions, d’ici la fin de la semaine, en tenant compte évidemment des nécessités budgétaires.»
Garder les effectifs et baisser les budgets
Les commandes d’équipement devant être préservées, selon le vœu du Président, on voit mal comment le ministre va pourvoir s’en sortir.
Un militaire interrogé me confiait qu’on rognera — « comme d’habitude » — sur les équipements quotidiens, tels que les chaussures, par exemple. C'est-à-dire qu’on fera des économies de bouts de chandelles (de bouts de chaussure, plutôt) pour préserver le gros matériel. Lequel souffre cependant lui aussi : le taux de disponibilité du matériel des armées est particulièrement faible (celui des chars Leclerc est de 51%, par exemple.) Et ce malgré les efforts quotidiens des techniciens chargés de leur maintenance.
Des promesses peu crédibles
Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. La volatilité de la position présidentielle sur la sanctuarisation du budget l’avait tristement rappelé l’an dernier.
Difficile donc d’être optimiste pour les années à venir. Nous sommes toujours engagés en Afrique, notamment au Sahel. Il faudra bien traiter le cas de la Lybie, base arrière logistique du djihadisme africain. En Irak, la lutte contre l’EI ne se règlera que par l’envoi de troupes au sol. Dans l’état actuel des choses, il est quasiment impossible d’envisager de pouvoir projeter d’autres troupes dans de bonnes conditions.
Le roi est nu
Alors le président déshabille Paul pour habiller Jacques. « J’ai donc décidé d’alléger notre dispositif en République centrafricaine. 2 000 soldats aujourd’hui, 1 700 au printemps, 800 à l’automne prochain. » Comprenez : je rapatrie des troupes, qui nous coûteront moins cher en France. Or la mission Sangaris souffrait déjà d’un nombre trop peu élevé de soldats pour mener à bien ses objectifs et quadriller durablement le terrain. Comment la Centrafrique pourra-t-elle s’en tirer ? La question demeure, et il est illusoire de fonder ses espoirs sur les forces de la Misca.
Lorsque les Gaulois affrontaient leurs ennemis, certains se mettaient nus afin de les effrayer, et de montrer leur courage et leur virilité. Est-ce la stratégie du président ?
Fr. de L.
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Nous sommes dans une spirale descendante. Le schéma est celui de GIAP, et en 1954 le même nombre de victime, sur trois départements français, s'est terminé en 1962 par la capitulation de la France malgré la victoire dans tous les domaines. Il ne fallait pas suspendre le Service militaire, mais le réformer. De même il ne fallait pas diminuer notre budget, mais l'adapter aux changements de menaces. quant à l'aide aux USA ayant déstabilisé le proche et moyen orient, la réintégration dans l'OTAN et l'aide systêmatique à nos ennemis potentiels ...
Tout d'abord prendre comme prétexte les récents attentats pour accroître la "chose" militaire est une idiotie. Je sais bien que depuis 2008 cette menace a été érigée au premier plan des menaces contre notre pays, mais, franchement, avec peut-être un score moyen de 4 morts par an sur les 40 dernières année il faut bien avoir affaire, une fois encore, à des charlots de politiciens pour en faire une priorité nationale. De même, nos OPEX nous coûtent cher pour rien. Nous n'avons rien à faire en Afghanistan, en Centre Afrique et ailleurs. Nos avons hélas armé le front Al nosra en Syrie et nous en payons les contre coups. Idem pour la Libye. Tant que Charlots et Charlie seront aux rênes du pouvoir, nous serons pitoyables et bien entendu sans défense.