Source [Valeurs actuelles] Contre la censure, le député macroniste Florian Bachelier part à l'assaut dans Valeurs actuelles. Et mesure son risque. Abasourdi par l'impossibilité d'un débat d'idées en France, il propose d'en finir avec « les milices » du politiquement correct.
Valeurs actuelles. Le 1er juin, le Journal officiel a publié le texte d’une question au gouvernement que vous avez adressée au ministre de l’Économie. Vous y dénoncez des groupes tels que les Sleepings Giants ou L214, « dont les méthodes se résument à faire pression sur les entreprises et certains médias nationaux en menaçant de détruire leur image » . Pourquoi ?
Florian Bachelier. Car je pense qu’il est temps de mettre un terme à ces pratiques de groupes activistes minoritaires. Dans ma circonscription, une importante entreprise agroalimentaire bretonne est venue me trouver il y a quelques mois pour me sensibiliser sur sa situation. Il s’agit du groupe Avril, géant international de l’alimentation, dont les dirigeants et les employés sont harcelés sur les réseaux sociaux depuis que l’association animaliste L214 a diffusé une vidéo montrant les “vaches à hublot”, une technique de recherche qui peut certes interpeller mais qui est strictement encadrée. Leur standard a été bloqué pendant plusieurs jours. Une tempête d’e-mails s’est abattue sur eux. Vous imaginez les conséquences sur le plan économique ! Ils ont entamé des procédures judiciaires mais ils savent que l’agenda judiciaire ne suffi t pas à réparer une réputation. Ils ont donc aussi besoin de soutien médiatique et politique.
Je pose cette question au gouvernement car derrière la réputation d’une entreprise, il y a des emplois, il y a des familles.
Quant aux Sleepings Giants, il s’agit d’une double attaque : contre la liberté d’expression, mais aussi contre la liberté d’entreprendre. CNews et Valeurs actuelles ne sont pas que des médias, ce sont aussi des entreprises.
Ne craignez-vous pas que le fait que CNews et nous soyons les premiers concernés, dans l’univers médiatique, suscite pour vous des accusations de connivence avec nos lignes éditoriales ?
Je ne vois pas ça comme ça. Ce n’est pas une question de ligne éditoriale : j’aurais eu la même réaction si l’Humanité ou Libération avaient été attaqués. Et au demeurant il existe quantité d’attaques moins frontales, plus diffuses. Quand le service public audiovisuel s’autocensure, c’est également parfois pour ne pas quitter le “camp du bien”.
Je rejoins ce que dit Mathieu Bock-Côté : en France, on s’interdit depuis vingt ans de décrire le réel car on craint de “faire le jeu de l’extrême droite”. Il y a une forme de congélation de la pensée collective. Et in fine une dégradation du lien de confiance entre les Français et leurs institutions.
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