[Source : Sputnik]
Dimanche 5 février, 500.000 personnes sont sorties dans les rues de plusieurs villes roumaines, faisant de cette protestation la plus importante des 25 dernières années dans le pays.
Les protestations en Roumanie se poursuivent depuis le 19 janvier : selon les estimations, entre 100 000 et 150 000 personnes se ressemblent quotidiennement pour manifester. Quelques désordres ont été constatés par les forces de l'ordre.
Les élections législatives de décembre 2016 ont servi de point de départ à ces vastes manifestations à travers tout le pays. Suite aux élections, le Parti social-démocrate a obtenu la majorité des suffrages et Sorin Grindeanu a été investi au poste de premier ministre.
Le Parti social-démocrate faisait ainsi son retour au pouvoir après la démission de son gouvernement en 2015 suite au terrible incendie dans une boîte de nuit qui a emporté la vie de 58 personnes. Un drame qui avait fait le jeu du Parti national libéral, propulsé au pouvoir mais qui a perdu en raison d'une mauvaise gestion de la coordination avec la bureaucratie européenne.
Pourtant, malgré la victoire des sociaux-démocrates, un grand nombre de Roumains ont trouvé des raisons pour manifester.
En premier lieu, ils n'ont pas apprécié une des toutes premières décisions du nouveau gouvernement qui a gracié des condamnés, y compris ceux incarcérés pour corruption, une décision rendue nécessaire, selon le ministre de la Justice par… le surpeuplement des prisons.
Parmi ceux qui ont été graciés, il y a l'ex-leader du Parti social-démocrate Liviu Dragnea, condamné pour avoir versé des pots-de-vin, et le magnat des médias Dan Diaconescu, condamné pour extorsion et blanchiment d'argent.
Les manifestants ont été soutenus par le président du pays Klaus Iohannis et le leader du Parti national libéral, ce que Sorin Grindeanu n'a pas tardé à qualifier de « tentative de coup d'État ». Compte tenu du fait que le président de la Roumanie est le commandant en chef du pays et incarne « l'unité de la nation », M. Iohannis a quelque peu outrepassé ses droits et prérogatives.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a également soutenu les protestataires, déclarant qu'« il fallait renforcer la lutte contre la corruption ».
Pourtant, le retrait des militants du Parti social-démocrate fut bien la chose la plus frappante. Parmi eux, Florin Jianu, le ministre de l'Entreprenariat. Il a écrit sur sa page Facebook :
« Je ne veux pas raconter à mon enfant que j'ai été lâche et que j'ai soutenu quelque chose en quoi je ne croyais pas ».
Même si dimanche, le gouvernement roumain a pris la décision d'annuler les grâces, les Roumains sont toujours dans la rue et exigent la démission du gouvernement et l'organisation de nouvelles élections législatives. Au sein du parti élu, on est certain qu'il s'agit d'un prétexte pour s'emparer du pouvoir.
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