« Manspreading », vous connaissez ? Sûrement que non. Autrefois, voilà qui aurait pu être le qualificatif dont on affublait grossiers et autres galapiats ne sachant pas se tenir dans les transports en commun. Soient des malappris vautrés sur les sièges qui, jambes écartées, n’aidaient pas au confort de leurs voisins-voisines, de gauche comme de droite. Cela n’a évidemment rien de politique ; quoique…
Aujourd’hui, le phénomène a pris une telle ampleur dans les mégapoles occidentales que nombre d’édiles humanistes font aujourd’hui injonction aux hommes de resserrer leurs cuisses, alors que les mêmes, à l’occasion de fêtes bigarrées, les enjoindraient plutôt à écarter une partie plus haute de notre commune anatomie. Tout est question de point de vue, n’est-il pas ?
En attendant, pour lutter contre le péril en question, des stickers devraient tôt enlaidir un peu plus ce bon vieux métropolitain, jadis si bien chanté par Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc. No « manspreading », donc. Revendication de gauche à l’origine, mais désormais reprise au vol à droite, par Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France.
En effet, le saviez-vous, le « manspreading » est sexiste, comme si la beaufitude ne serait qu’apanage masculin, tandis que la délicatesse ne serait que chasse gardée féminine.
Pour relativiser la chose ou se convaincre du contraire, il suffit de prendre le métro parisien pour comprendre que si la « pouffiassitude » participe des deux sexes, la « capuchattitude » peut être, elle aussi, fédératrice.
Pas besoin, donc, d’être ethnologue distingué pour comprendre que ce fait sociologique ne doit rien à un quelconque sexisme présumé, mais qu’il est seulement le fruit de décennies de décervelage massif. Pour enseigner aux jeunes têtes plus ou moins blondes, pour la plupart issues d’une immigration de masse, au moins faut-il des familles pas trop déstructurées et une Éducation nationale pas plus déconstruite que de raison.
Dans cet ouragan sociétal, il est un fait que seuls ceux qui sont au sommet du panier survivent, les autres étant abandonnés à leur déshérence. Et c’est là où l’actuelle rhétorique féministe n’en finit plus de se cogner la tête contre les murs. Le mâle dominant qui écarte les jambes pour obliger sa voisine à resserrer les siennes, même s’il espère secrètement le contraire, n’est pas le produit sociologique d’une fantasmatique domination de l’homme blanc, hétérosexuel et fascisant, tel que rêvé par les pythies du féminisme officiel. Mais seulement celui de l’enfant d’immigrés, décérébré, bercé depuis sa plus tendre enfance par le clientélisme socialiste électoral – vote à gauche et tu auras des subventions pour ton association –, la tentation « islamo-gauchiste » – vends du shit en braillant « vive la Palestine » et tu seras un héros, mon frère –, voire l’ubérisation macronienne des cités, promue par l’actuel Président.
Ces trois tentations ne sont pas forcément contradictoires, bien au contraire, le jeune Français néo-musulman pouvant à la fois incarner l’une et l’autre. Mais l’ensemble vient, à l’évidence, contredire l’actuelle doxa féministe, consistant à prétendre que le prédateur sexuel d’origine maghrébine et de vague confession musulmane ne saurait être que victime du néo-colonialisme ambiant, le pauvre étant trop nigaud pour comprendre ce qu’il lui arrive. En d’autres termes, une autre forme de racisme sournois…
Bien sûr, il y aurait encore une solution d’ultime recours, une sorte de truc à l’ancienne, consistant à enseigner à tous, et ce, dès le plus jeune âge, ce vieux machin français ayant néanmoins fait ses preuves depuis des siècles et qu’on nomme… la courtoisie. Et si, par miracle, la chose arrivait, leurs stickers, celles qu’on sait pourraient se les coller là où on dit.
Source : Boulevard Voltaire