Source [Fédération Environnement Durable] La visite annoncée d’Emmanuel Macron à Erquy et Fréhel nous confirme-t-elle que l’Elysée et Matignon sont en train de revenir sur une politique hasardeuse entreprise par d’autres. L’Etat refuse aujourd’hui, tout simplement, la perspective de payer 6 fois trop cher une électricité produite par l’éolien en mer dans quelques années. Une électricité dont la note sera réglée par les contribuables à des groupes pour la plupart étrangers comme c’est le cas en baie de Saint-Brieuc.
La dynamique économique mise en avant par nos élus aurait pu être séduisante dans une région dont les besoins en emplois sont connus. Mais les emplois promis se sont réduits comme une peau de chagrin : de 1000 emplois en Bretagne lors de l’appel d’offres en 2012, nous voilà aujourd’hui à 40 emplois espérés à Saint-Quay-Portrieux !
En fait d’emplois créés par les promoteurs de l’éolien en mer, nous avons surtout l’assurance de mettre un point final à l’activité de toute la filière pêche dans la baie de Saint-Brieuc. Une filière déjà mal en point. L’éolien en mer est la garantie de massacrer durablement les fonds marins et leur ressource halieutique. A-t-on conscience de la nécessité de forer des puits de 60 mètres de profondeur, de couler des tonnes de béton pour implanter une seule éolienne qui culmine à 209 mètres ? Sans oublier le bruit et les vibrations chroniques fatals à terme pour les coquilles Saint-Jacques, les crustacés, les céphalopodes … Une éolienne n’est pas un aimable moulin à vent mais une usine embarquée bourrée de fluides toxiques et de terres rares importées de Chine. Une éolienne pollue à son tour gravement l’environnement.
Ces projets d’éolien industriel côtier participeront également à l’enlaidissement de nos plus beaux panoramas maritimes. La carte postale touristique ne sera plus qu’une grimace. Quid de notre capital touristique ?
Enfin, l’énergie produite par les éoliennes n’est toujours pas stockable, ni produite en continue. Toutes les données officielles montrent qu’une éolienne ne fonctionne qu’à temps très partiel et ne peut être pilotée. Cet handicap technique est balayé par les promoteurs de l’éolien d’un revers de main. Ils peuvent se le permettre pour une seule raison : ce sont les contribuables qui subventionnent cette énergie aléatoire et dispendieuse alors que 4 millions de ménages sont dans une situation de précarité énergétique partiellement compensée cette année par un chèque d’en moyenne 150 €.
Dernier point, rappelons qu’en 2016, à Erquy, 88% de la population s’est déclarée opposée au projet du promoteur Ailes Marines (Iberdrola-RES, 62 éoliennes de 209m de haut à 16 km de la côte au milieu de la zone de pêche), le taux d’opposition moyen de Cancale à Bréhat s’élevait à plus de 60% dans l’enquête publique.