source [Boulevard Voltaire] Cette année je me suis dit que j’allais encore mieux préparer mes élèves de 3 à l’examen.
Cette année, comme tous les ans depuis vingt ans que j’enseigne, avec la même passion et la même conscience professionnelle, je me suis dit que j’allais encore mieux préparer mes élèves de 3e à l’examen qui les attend. Et ce n’est pas facile, car leur niveau en français est faible, et l’épreuve, si elle est au final plus accessible avec l’évaluation positive et les consignes de mansuétude, est d’une complexité désarçonnante.
Donc, pour avoir le brevet, qui est sur 700 points, il vous faut obtenir la moyenne, soit 350 points. Jusqu’ici, tout va bien.
Cet examen comprend une part de contrôle continu, sur 400 points, et une part d’examen, sur 300 points.
Commençons par les 400 points de contrôle continu. Ces 400 points résultent de 8 composantes du socle commun, chacune évaluée sur 50 points. 8 x 50 = 400. C’est bon pour tout le monde ? (Et je sais que ce n’est pas bon, car mes élèves, fâchés avec le français, le sont aussi avec les multiplications…)
D’où viennent ces « 8 » ? Non, ce ne sont pas 8 disciplines, mais 8 « composantes du socle ». Vous savez, le SCCC : socle commun de compétences, de culture et de connaissances. Ou S3C, pour les plus au fait du langage pédago-Najat.
Mais, Monsieur, pourquoi « 8 », alors qu’on nous a dit qu’il y avait « 5 domaines : D1, D2, D3, D4, D5 » ?
Mais, mon petit Jules, c’est parce que, dans le D1, le domaine des « langages », il y a un D1.1, un D1.2, un D1.3 et un D1.4. Donc, cela te donne bien 8 composantes du socle !
Vous suivez toujours ?
Petite précision, pour chacune de ces 8 notes sur 50, vous aurez 4 niveaux d’évaluation : insuffisant 10/50, fragile 25/50, satisfaisant 40/50 et très satisfaisant 50/50. Vous vous doutez qu’évidemment, la grande question, c’est le niveau fragile… Mais comme les consignes nous poussent à ne pas voir d’insuffisant mais seulement du fragile, ce sera la moyenne assurée. Vous me direz, tout ça pour ça…
Mais passons à l’examen terminal. Trois épreuves, chacune sur 100 points. Là, la multiplication est simple : 3 x 100 = 300 points.
Mais attention, ces 3 épreuves en cachent en fait… 5 :
– un oral sur 100 points, portant sur les « parcours ». Parcours d’avenir, parcours culturel, EPI (eh oui, les voilà, ces EPI !), etc. Un oral consistant à présenter une réalisation pratique de l’élève. En général, une manne de points ;
– une épreuve double histoire-géographie/français : 50 + 50 points ;
– une double épreuve de sciences : mathématiques 50 + sciences (SVT, technologie, physique) 50 points.
Je vous épargne les complications et les subtilités de chacune de ces épreuves, avec ses sous-épreuves.
Mais, à l’heure où j’écris, et alors que cela fait un mois que j’explique l’architecture de l’examen aux élèves, M. Blanquer prépare une réforme de cette usine à gaz : non plus 700 points, mais 800 ; des épreuves plus clairement identifiées et un examen final un peu surpondéré, histoire de ne pas trop brader le diplôme avec un contrôle continu accommodant… Du bidouillage dans l’usine à gaz, quoi… Et, donc, deux mois après la rentrée, je recommencerai à expliquer le « nouveau brevet » à mes élèves… Vous me direz, avec Najat, c’était deux mois avant l’examen que les choses changeaient encore…
Ah, au fait, mon administration m’a proposé de m’inscrire à un stage sur « l’enseignement explicite ». Parfois, je me demande si c’est moi qui ai vraiment besoin de stage et d’explicitation…
Mais, chers parents, j’espère au moins vous avoir rassurés.