Stéphane Ravier alerte sur l’islamo-droitisme à Marseille

Source [Causeur] À quelques jours du premier tour des élections régionales, rencontre à Marseille avec le seul sénateur du RN. Entretien.

Causeur. Vous soutenez la candidature de Thierry Mariani aux élections régionales de PACA des 20 et 27 juin prochains. Quels sont les axes phares du programme RN dans le sud ?

Stéphane Ravier. Il faudrait demander à l’intéressé ! (rires) J’observe la campagne de Thierry Mariani, mais n’y participe que par petites touches. Je le soutiens évidemment. Mais je ne suis pas candidat moi-même si ce n’est aux élections départementales en tant que simple suppléant. Sans détailler le programme de Thierry Mariani, je sais qu’il est l’homme dont la région a besoin. Tout d’abord il mène campagne sur la sécurité. Ce n’est pas une prérogative fondamentale de la région, mais celle-ci peut quand même agir dans les domaines dont elle est responsable, à savoir nos lycées et les transports.

J’ai rencontré il y a quelques jours la sécurité ferroviaire. Elle ne s’appelle même plus la “police ferroviaire”. Les agents que j’ai rencontrés s’en plaignaient, parce que quand les crapules voient « police », ils font encore un peu attention, alors que quand ils voient « sécurité », ils se permettent tout sans aucune retenue. La violence est de plus en plus forte, les forces de sécurité ne sont plus assez nombreuses pour l’endiguer. La sécurité ferroviaire est obligée d’escorter les contrôleurs dans leur travail. Quant aux lycées – à Marseille en particulier, mais pas seulement – ils sont devenus le lieu de tous les trafics. Le deal s’accompagne du racket, de la violence. Donc un gros effort sera entrepris pour investir humainement dans ces actions de sécurisation des transports et des lycées.

Par ailleurs, Thierry Mariani, s’il ne vient pas de notre famille politique, a un très beau CV au RPR et à l’UMP, il a été ministre de Nicolas Sarkozy. Ainsi, le monde économique de PACA s’intéresse à notre liste avec bienveillance.

Mais le candidat sortant Renaud Muselier a un bon bilan économique ! Depuis 2017, sa gestion a permis de réduire la dette. Ancien médecin urgentiste, n’est-il pas le profil idéal à la tête de votre région face à la crise du coronavirus ? Il a notamment commandé près de quatre millions de masques directement en Chine quand l’État traînait, il connaît bien Didier Raoult et a pris des initiatives pendant la crise.

Il a un diplôme de médecin, c’est un médecin urgentiste potentiel et il a le droit d’exercer : la belle affaire ! Je ne crois pas d’ailleurs qu’il ait beaucoup exercé. Pour ma part, je ne me sens pas moins proche de Didier Raoult que lui. Ce que je sais, c’est que M. Muselier n’en a pas franchement fait la promotion en réalité. Il n’a pas assuré sa défense lorsque les chiens ont été lâchés contre Didier Raoult.

Est-il bon gestionnaire ? J’ai été l’un des rares à regarder le débat l’autre soir, où M. Muselier a jonglé avec les millions. On a mis 100 millions là, 200 millions là, et 500 millions ici et encore 600 millions là. Il était peu convaincant. Et comment se fait-il que le magazine Capital classe la gestion de cette région comme étant l’avant-dernière de la France métropolitaine ? Juste avant celle de Xavier Bertrand, les deux qu’on nous présente comme les super cadors de la droite (rires). Nos super héros de la gestion, eh bien ils ont été classés par Capital et par Le Figaro comme étant les deux plus nuls, voilà la réalité. Muselier a fait partie de ces politiques décideurs de la désindustrialisation de notre pays. Or, gouverner c’est prévoir, et acheter 4 millions de masques pour faire tourner la machine économique chinoise après avoir détruit la machine économique française, ce n’est pas si brillant. En politique depuis longtemps, Renaud Muselier est aussi l’un des artisans de la désindustrialisation et de l’abandon de l’hôpital public. Venez voir dans quel état est l’AP-HM, l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille : 1 milliard d’euros de dettes, 900 millions d’euros de déficit ! Adjoint au maire de la ville pendant 13 ans, il nous dit que « personne ne conteste son bilan ». Si, si, nous, nous le contestons ! Et ce n’est pas la gauche qui est inaudible qui va pouvoir dire son mot ou être entendue, c’est nous. Son bilan est en réalité calamiteux. Un habitant des Bouches-du-Rhône reçoit par exemple 100 euros de moins de la région en moyenne qu’un habitant des Alpes-Maritimes. M. Estrosi s’est servi de la région pour gaver Nice ou les Alpes-Maritimes. Naïvement, on aurait pu croire qu’un Marseillais lui succédant, sans forcément faire la bascule de 100 de plus pour les Bucco-rhodaniens au détriment des Alpins aurait pu rétablir l’équité. Mais non : Muselier n’est pas un président libre, il est à la botte de M. Estrosi.

Que vous a inspiré le psychodrame entre LR et LREM, suite à la tentative de rapprochement puis au retrait de Sophie Cluzel dans la liste ?

Oh mais ce n’est pas une tentative de rapprochement, c’est une réussite ! Depuis Paris, en bonne et due forme, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mariage forcé entre LREM et LR pour les électeurs, pour les militants. Nous nous amusons maintenant à donner à leur liste le nom des « Républicains en Marche ». Mais en Marche n’a en réalité pas d’implantation locale. Depuis les élections législatives, les députés ont disparu sur le terrain. Aux élections municipales, à Marseille, aucun élu LREM, donc aucune implantation locale. Mais voilà que M. Muselier vient leur offrir sur un plateau d’argent une existence, une renaissance. La République en Marche n’en attendait sûrement pas tant, mais, tout ça, c’est sans doute pour faire plaisir à Emmanuel Macron, en attendant, qui sait, un maroquin pour Estrosi, Muselier ou Falco s’il est réélu en 2022 ?

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