Macron n’est en rien un disciple de Machiavel

Source [ripostelaique.com] Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour qu’Emmanuel Macron avoue la raison pour laquelle il avait nommé Agnès Buzyn chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur et que tout le monde soupçonnait : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout ». Et Emmanuel Macron d’ajouter : « C’est ça, la stratégie ».

La Légion d’honneur n’a jamais été créée pour « emmerder » une catégorie de Français. Elle est « la récompense de mérites éminents acquis au service de la nation soit à titre civil, soit sous les armes ». Les nominations ou les promotions dans cet ordre national n’ont pas à entrer dans une quelconque stratégie qu’elle soit vaccinale ou électorale. En s’exprimant comme il le fait dans un entretien donné au Parisien le 5 janvier dernier, Emmanuel Macron ne peut que laisser penser aux Français que cette décoration récompense autre chose que des mérites. Peut-être s’apercevra-t-on demain, quand la lumière sera faite sur ce qui se trame depuis deux ans avec l’industrie pharmaceutique dans les coulisses du pouvoir, peut-être s’apercevra-t-on qu’Emmanuel Macron a abîmé la fonction présidentielle jusque dans l’ordre prestigieux dont il est le grand maître.  Cela suscitera-t-il l’indignation et la colère chez les anciens et les nouveaux titulaires de la Légion d’honneur ? S’il est trop tôt pour le dire, il n’est jamais trop tard pour se rappeler que, chez Corneille, dans Le Cid notamment, l’honneur est au-dessus de tout, même du bonheur.

La séquence présidentielle que nous venons de connaître est aussi inquiétante qu’inacceptable, et ce pour plusieurs raisons : tout d’abord, en tant que Président de la République, Emmanuel Macron est le garant de l’unité nationale et doit s’empêcher de diviser les Français ; ensuite, de par cette magistrature suprême, il est de droit le grand-maître de l’ordre de la Légion d’honneur et n’a donc pas à en disposer en dehors des règles qui le régissent ; troisièmement, compte tenu de son rang, il est tenu de s’exprimer en toute occasion avec dignité.

Qui saurait énumérer, sans plaisanter, les « mérites éminents » d’Agnès Buzyn ? Chacun se souvient de ses étonnantes déclarations au début de la crise, de la précipitation avec laquelle elle s’est saisie, sur ordre, de l’occasion des turpitudes de Benjamin Griveaux pour abandonner son ministère de la santé et se lancer dans la compétition des municipales à Paris. Souvenons-nous également de ce qu’elle déclarait au Monde le 17 mars 2020 : « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. » On ne savait pas que la désertion était au nombre des mérites éminents, surtout en temps de guerre.

Puisqu’ « emmerder » ceux qui refusent de se soumettre à Macron et voient avec satisfaction les récalcitrants à la troisième dose être de plus en plus nombreux à les rejoindre, puisqu’« emmerder jusqu’au bout » ces Français qui disent « non » à la dictature sanitaire en marche, puisque  les provoquer en décorant non seulement Agnès Buzyn mais également Jean-François Delfraissy et les membres d’un comité scientifique œuvrant dans une totale opacité, puisque c’est  là une « stratégie » de l’aveu même du  président-candidat, il est clair alors que la Légion d’honneur attribuée il y a un an à Karine Lacombe faisait déjà partie de cette stratégie honteusement désinvolte à l’égard du sentiment de l’honneur. Souvenons-nous de ce que Luc Ferry avait annoncé sur Sud Radio le 23 décembre 2018 : « On a mis un gamin à l’Elysée et on va le payer très cher ».

Le point commun de ces personnalités prétendument éminentes fut d’avoir toutes ensemble pilonner à leur manière et avec le concours des médecins de plateaux de télévision, l’opinion publique : elles n’eurent de cesse en effet de discréditer les traitements contre le Covid-19 et de contraindre par l’intimidation les médecins de ville à piétiner le serment d’Hippocrate, afin que l’industrie pharmaceutique ait le champ libre pour imposer l’expérimentation à grande échelle de « pseudo-vaccins » ARN messager. Macron avait dit vrai, c’était la guerre. L’aviation fut envoyée pour dégager le terrain à coups de mensonge et permettre à l’infanterie, seringue au fusil, d’avancer. Et ce, quoi qu’il en coûte en vies humaines et en effets secondaires.

Il s’agit donc bien d’une stratégie, mais elle n’est ni simplement ni immédiatement électorale. Elle est au service d’un changement de société et de civilisation qui passe par une soumission des nations à la Commission de Bruxelles afin d’assurer une transition vers la disparition irréversible de la démocratie et de mettre en place, par l’informatisation de toutes nos données, une surveillance généralisée de type totalitaire. C’est cette vision que traduit la parole la plus insupportable d’Emmanuel Macron : « Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen ». L’arbitraire d’un pouvoir totalitaire décidera demain qui est irresponsable, qui ne l’est pas ; qui est un citoyen, qui ne l’est plus.

Celui qui en pleine épidémie a pris la liberté d’interdire aux médecins de ville de soigner, celui qui a pris également la liberté de fermer des lits d’hôpitaux, portant ainsi atteinte à la liberté des soignants et des malades, cet homme est devenu l’un des pires irresponsables qu’on puisse imaginer à la tête d’un pays moderne. La violence et l’indécence des propos d’Emmanuel Macron révèlent un dérèglement inquiétant au sommet de l’Etat.

Se demandant comment Emmanuel Macron ose faire le lien, jamais opéré dans nos démocraties, entre responsabilité et citoyenneté, certains en concluent qu’il s’agit là d’une surenchère pour complaire à son électorat et empêcher ainsi Valérie Pécresse, son faux adversaire, de se détacher dans la compétition électorale. Sans doute faut-il avoir exercé son imagination dans des rédactions sans exigence pour produire des analyses coupées des réalités. Pendant que l’un « a très envie d’emmerder les non-vaccinés », l’autre ressort le Kärcher de celui qui disait « Casse-toi, pauvre con ! ». La France a de quoi être fière de ses enfants !

Depuis les vociférations de sa campagne de 2017, depuis les accusations de crimes contre l’humanité lancées au visage de son propre pays, depuis la négation de toute culture française, depuis l’humiliation insensée du chef  d’Etat-major des armées, depuis les déhanchement vulgaires d’une fête de la musique en bas résille menée dans la cour de l’Elysée par un DJ affichant sa fierté d’être « noir et pédé », depuis les alanguissements photographiés aux Antilles dans les bras d’un jeune homme torse nu, depuis ce cri inédit dans la jungle politique : « Alexandre Benalla, lui non plus, n’a jamais été mon amant », depuis l’exhibition de mauvais goût d’un T-shirt représentant un chat éborgné par un tir de LBD, depuis les hoquets rigolards devant les galipettes de deux histrions sur les pelouse du jardin de la Présidence, depuis tous ces comportements indignes qui semblent des rushes d’un péplum sur la décadence de Rome, il est absurde de vouloir trouver derrière les manières d’être et de faire de cet homme les leçons d’un Machiavel, comme s’y essaie un certain snobisme journalistique. Durant les « années folles » le Président Deschanel ne grimpait pas aux arbres du jardin de l’Elysée parce qu’il avait lu Le Prince. Depuis quand la faille psychologique serait-elle due à la fréquentation assidue d’un célèbre traité politique ?

Jérôme Serri