Quand deux internautes défient la Mairie de Paris

Source [Le Point] Un contre-questionnaire sur l’esthétique de la capitale a recueilli quatre fois plus d’avis que celui de la mairie, raconte « Le Parisien ».

Une initiative embarrassante pour la Mairie de Paris. Le 10 mars dernier, la Ville a lancé une consultation auprès des habitants de la capitale, afin de leur soumettre plusieurs propositions concernant l'esthétique parisienne, mais voilà que deux internautes insatisfaits ont décidé de lancer un contre-questionnaire sur Twitter. Résultat : ils ont recueilli quatre fois plus d'avis que la mairie, rapporte Le Parisien.

L'urbanisme est un des sujets privilégiés de la seconde mandature d'Anne Hidalgo. Avec cette consultation, la ville entend rapidement définir de nouvelles règles esthétiques en matière de mobilier urbain, de choix des matériaux utilisés pour les aménagements ou encore de type de végétalisation.

Un questionnaire « partiel »

Mais si la mairie a reçu que 600 petits votes depuis le 10 mars, la consultation citoyenne a, elle, généré quelque 3 962 réponses en une dizaine de jours, selon le quotidien francilien. « J'ai trouvé que le questionnaire de la Ville était partiel et en plus il manquait beaucoup de sujets importants », explique Quentin, l'un des internautes à l'origine de l'initiative. Avec sa complice Cannelle, il souhaite proposer un « vrai manifeste des riverains voyageurs et amoureux de Paris ».

Au lieu des cinq questions mises en ligne par la Mairie de Paris, les deux internautes en ont soumis pas moins de 23, portant sur les pieds d'arbres, les modèles de poubelles, les sanitaires ou les éclairages. Ils se sont même permis d'en poser une 24e, un brin malicieuse, sur le type de sapin de Noël préféré des Parisiens !

Aucune revendication politique

Les deux trentenaires jurent cependant que cette action n'a aucune visée politique. Quentin se déclare « ni de gauche, ni de droite, plutôt au centre », et Cannelle assure ne pas être « dans une démarche politicienne ». « On ne veut surtout pas être récupérés politiquement », prévient le jeune homme. Les deux internautes ont, en revanche, profité du mécontentement de plusieurs associations, qui ont largement relayé leur initiative.