source[info-catho]La trêve des confiseurs a occupé medias, politiques et militants de tous bords en ripailles suffisamment diverses, voire perverses, pour leur faire oublier, un temps, leur cheval de Troie totalitaire.
Mais, ayant dégrisé assez vite, ou en manque d’émotions fortes, les voici de nouveaux à l’assaut de leurs démons, lançant tous azimuts leurs anathèmes laïcards. Et oui, nous voici repartis comme en 17 ! Tout justes remis de leurs émotions de vierges effarouchées face à l’attitude de leurs propres élites autour du cercueil de Johnny Halliday, voici donc que, croyant bien faire et botter en touche, le ministre de l’enseignement supérieur tente de faire de la laïcité un rempart entre le privé et le public. Tollé sur les réseaux et chacun y va de sa définition, parfois militante, régulièrement très personnelle et, à de rares occasions, officielle. C’est que la laïcité, soyons honnêtes, plus personne ne sait trop ce que c’est, sinon une occasion de brandir le couperet totalitaire d’une pensée unique et orientée.
Rétropédalage prudent de Frédérique Vidal qui tout à coup récite sa leçon. “La laïcité, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire et de l’exprimer dans le respect de l’ordre public”. Ah ! Nous progressons ! Sauf que… qu’est-ce qui va décider, dans notre démocratie malade, que l’ordre public est troublé ? Un peu d’eau bénite sur un cercueil troublerait-elle l’ordre public d’avantage qu’une prière de rue dans les banlieues ? Le Burkini est moins attentatoire au fameux ordre (est-il encore public du reste ?) que la croix de Ploërmel ?
S’il ne faut pas entrer dans un misérabilisme de jérémiades paranoïaques qui ferait de nous des agneaux tondus avant même que ne pousse leur laine, il est irénique et dangereusement lénifiant de nier que la laïcité à la française est aujourd’hui, comme dans sa genèse, christianophobe. Cependant, gênés aux entournures par leurs propres rhétoriques libérales, il est difficile aux idéologues de la religion laïque de s’opposer frontalement aux chrétiens au nom de… la liberté. Mais il leur devient délicat de prôner une laïcité officiellement tolérante qui fait le jeu de l’islamisme dont ils voient bien que les fondements sont précisément incompatibles avec leur conception de la laïcité, comme avec toute conception laïque, du reste. Mais le siècle des démagogues de l’immédiateté est encore plus gêné par le refus des Français qui ne veulent pas du tout de l’islam, malgré le façonnage médiatique qui ne prend pas. De là à franchir un nouveau pas totalitaire, il n’y avait que les fakenews. Désormais, il deviendra facile de désamorcer les inquiétudes du peuple en l’abreuvant de vérité d’Etat.
Alors que huit français sur dix croient à la théorie du complot, s’il y a bien une manœuvre pensée et programmée, c’est précisément le totalitarisme En marche. Et malgré les yeux doux du président aux représentants des cultes, les catholiques, parce qu’ils ont dans leurs gènes la défense de la vérité, sont le pire ennemi du régime qui se met en place, comme de tout totalitarisme.
2018, sera un tournant à bien des égards. La liberté de penser des chrétiens sera, à n’en pas douter, la lumière à étouffer.
Cyril Brun, rédacteur en chef