Les classes populaires, star des rentrées politiques. Mais qui a déjà réussi à les ramener à la vie politique (et comment) ?

Source [Atlantico] : De Gérald Darmanin à EELV en passant par LFI ou le RN, les électeurs issus de catégories populaires sont l’objet de toutes les attentions, jusqu’à des raisonnements grossiers parfois…

Atlantico : Gérald Darmanin semble décidé à courtiser les classes populaires. Le ministre de l’Intérieur se sent “légitime pour dire qu’il faut s’occuper de la marmite sociale qui bout”. Il est loin d’être le seul à chercher à approcher cet électorat, cependant : plusieurs élus EELV ont récemment publié un appel visant à sortir de “l’entre-soi” et d’autres ont décidé de faire appel à l’artiste Médine pour toucher davantage. LFI et le RN ne sont pas en reste. Comment expliquer cette attention particulière donnée aux classes populaires en cette rentrée ?

Raul Magni-Berton : Avec les jeunes, les classes populaires sont le premier groupe social à arrêter de voter quand les choses vont mal. Les représentants sont en effet la plupart du temps des personnes âgées issues de classes aisées. Lorsqu'ils représentent mal, les premières victimes sont les groupes sociaux auxquels les représentants n'appartiennent pas. Compte tenu du fait que la France est le pays d'Europe de l'ouest où l'abstention aux élections parlementaires est la plus élevée, on peut facilement conclure qu'il y a un problème particulièrement marqué d'exclusion des classes populaires du pouvoir. Mais ces personnes mal représentées et sans pouvoir sont pourtant présentes sur la scène politique, dans la rue - comme les gilets jaunes, les manifestations contre le vaccin obligatoire ou contre les retraites - mais aussi dans les réseaux sociaux. Il y a donc un potentiel que les partis politiques tendent régulièrement à essayer de rapprocher d'eux. 

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