UKRAINE :  LES OCCIDENTAUX ONT-ILS D’AUTRE CHOIX QUE LA DEFAITE OU L’APOCALYPSE ?

Malgré l’obscurité qui règne sur la situation militaire en Ukraine, on se doute que les Russes ne reculent pas.

Toutes les allégations formulées dans la presse occidentale sur la résistance ukrainienne, les difficultés de Poutine, voire sa possible déroute, ont un caractère plus que douteux. Propagande ou illusions, qui peut y croire ?

Une armée qui a déjà battu Napoléon et Hitler cèderait devant un Zelenski ?

La méthode russe, à aucun moment de son histoire n’a été le blitzkrieg. Elle est de rassembler très progressivement les forces face à un objectif bien défini et, le jour venu, d’avancer inexorablement.

L’essentiel de l’armée ukrainienne se trouve encerclée dans la cuvette du Donbass, sans ravitaillement, sans doute avec peu de réserves en munitions. Le moment de l’estocade finale ne saurait tarder. Resteront quelques îlots de résistance qui seront réduits les uns après les autres. Kiev, dit Poutine, ne serait pas un objectif de guerre : peut-être. Comment cet homme de tradition pourrait-il courir le risque d’anéantir la capitale historique de la Russie ? Il a bien essayé d’y entrer : le voulait-il vraiment ou s’agissait-il d’une diversion ? Qui le dira ?

L’envoi massif d’armes par les Etats-Unis et l’Europe vers l’Ukraine changera-t-il l’issue de la bataille ?  Il faudrait des hommes pour les utiliser. Ils existent mais de moins en moins. Il faut surtout qu’elles arrivent sur le champ de bataille. Il leur faut pour cela accomplir par voie de terre (train, camion) plus de 1000 km en terrain découvert. Combien passent   au travers des mailles du filet russe ? Sans doute de moins en moins.  En attendant, beaucoup de ces armes sont entreposées en Pologne. Le vague des experts sur la réception de ces armes en fait un véritable « trou noir ».

Il y a quelque chose comme un comportement magique dans ces envois d’armes dont on ne sait où elles atterrissent. Il s’agit moins de vaincre que d’exorciser une évolution militaire qui semble inexorable. Loin de la vraie stratégie, c’est une réaction immature devant une situation qui vous échappe.   Pour le plus grand profit du complexe militaro-industriel américain, n’en doutons pas.

Pendant ce temps, la bataille de propagande s’est emballée jusqu’à l’hystérie, dans des proportions sans précédent qui ne changeront rien au résultat final.

A moins que la bataille ne dérape et qu’une nouvelle escalade aggrave le conflit. Ce n’est manifestement pas l’intention de Poutine qui déroule inexorablement son plan. Alors les Américains ? Après la Syrie et l’Afghanistan, laisseront-ils une nouvelle fois l’adversaire l’emporter ? Mais en cas d’escalade, il est clair que la seule alternative est nucléaire. Ne nous faisons pas d’illusions : on parle d’armes tactiques utilisées à petite échelle, mais l’escalade a sa logique propre dont la fin est l’Apocalypse. Selon la formule bien connue de Clausewitz, « la guerre tend naturellement aux extrêmes ».

On le sait à Washington et les plus fanatiques du gouvernement Biden, telle Victoria Nuland, savent que le peuple américain ne désire nullement mourir pour Kiev.

Une erreur d’appréciation, un malentendu, une attaque sous faux drapeau concoctée par des extrémistes sont toujours possibles, surtout dans le climat actuel d’hystérie, dangereusement nourri par les services psychologiques de l’armée américaine et d’autres. Il faut espérer cependant qu’on n’en viendra pas là.

Le but de guerre n’était sûrement pas de libérer l’Ukraine, seulement d’y semer tant de discorde que les Russes s’y enliseront durablement. Mais trouveront-ils des troupes suffisamment motivées, même chez les fanatiques néo-nazis pour faire de la guérilla ; et, il faut bien le dire, l’Ukraine, avec ses grandes plaines, ce n’est ni le Vietnam et sa jungle, ni l’Afghanistan et ses montagnes. C’est une erreur grave des experts du Pentagone de penser que l’Ukraine pourrait être pour la Russie un nouveau Vietnam. L’issue la plus probable est que Poutine gagne sa guerre et que les Etats-Unis doivent en prendre acte. Il lui restera alors à gagner la paix.

 

Roland HUREAUX