Source [Conflits] : Longtemps considérés comme acquis à la gauche depuis Johnson, les Afro-Américains s’affranchissent de plus en plus de leur « dette électorale » à l’égard des démocrates. Trump, le businessman, figure de la culture hip-hop, est le républicain le plus populaire dans cette communauté depuis plus de cinquante ans. L’arrivée de Harris semble toutefois freiner cet élan.
Quand, en août, devant un parterre de reporters de l’association des journalistes noirs américains, Donald Trump s’interrogeait sur l’ethnicité de Kamala Harris, « indienne » (ce qu’elle est par sa mère) ou « noire » (son père était d’origine jamaïcaine), la presse s’étranglait. « Raciste ! », « diviseur ! », « Trump ne peut se retenir » La question avait pourtant un véritable fond politique. À quoi joue Kamala Harris quand, en meeting devant un public majoritairement noir, elle prend l’accent afro-américain qu’elle n’a jamais eu : et pour cause, elle n’est pas l’une des leurs. Pas davantage que Barack Obama qui, lui aussi, modulait ses intonations pour passer pour ce qu’il n’a jamais été : un noir américain, et non le fils, métis, d’un universitaire kenyan et d’une Américaine blanche. Que ne ferait-on pour gagner les voix de ce segment de l’électorat !
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