À Lourdes, l’Église prépare l’après-Sauvé

Source [Le Figaro] Les évêques doivent annoncer, le 8 novembre, les mesures prises pour lutter contre les abus sexuels.

Ce lundi est un grand jour à Lourdes. Seront annoncées par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de l’épiscopat, les mesures concrètes de lutte contre la pédocriminalité. Elles seront votées dans la matinée par les évêques de France réunis en assemblée plénière depuis mardi dernier. Très attendues, elles font suite à la publication, début octobre, du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) commandé par les évêques de France en novembre 2018.

En tout, 45 «recommandations» en sont issues pour prévenir, lutter et endiguer ces scandales à répétition qui concernent, de 1950 à 2020, environ 3 % des prêtres avec une majorité des agressions produites avant 1970. Rien n’a filtré ce week-end de ce que les évêques décideront. Ils ont travaillé tout dimanche après-midi sur le dossier. Après le vote de ce lundi, Mgr de Moulins-Beaufort prononcera, en milieu de matinée, un discours de clôture où devraient figurer les grandes lignes des décisions. Il détaillera ensuite les mesures lors d’une conférence de presse.

Dans une interview accordée dimanche au «Jour du Seigneur», juste avant la messe épiscopale retransmise sur France 2, l’archevêque de Reims est resté discret sur ces annonces. Il a assuré qu’un «calendrier» avec des éléments «concrets» serait présenté lundi, avec des mesures touchant «la gouvernance», la «lutte contre la pédocriminalité», la «cartographie des risques». Il est certain que les évêques n’annonceront pas «45 mesures» au sens strict, comme le préconise le rapport Sauvé. Rien ne sera toutefois oublié, assure une source bien informée: certaines mesures seront «à effet immédiat», d’autres à échéancier précis.

Dimanche, lors de cette messe télévisée, un chapelain des sanctuaires de Lourdes, Mgr André Dupuy, nonce apostolique français à la retraite, a développé dans son homélie, devant les évêques, le thème de «l’authenticité» chrétienne et du «chemin de la sainteté» pour «réparer les offenses subies, panser les blessures, aider à refaire surface, guérir les traumatismes».

C’est ce «chemin de la sainteté», si difficile à expliquer au grand public surtout quand des «agresseurs», a rappelé Mgr Dupuy, ont «imposé à des victimes innocentes des croix insupportablement lourdes», que les évêques ont tenté d’ouvrir, samedi, lors d’une cérémonie pénitentielle publique. Ils se sont gardés de «demander pardon aux victimes», ce serait «trop facile» confiait l’un d’eux et «irrespectueux du temps nécessaire pour qu’une victime accepte éventuellement de pardonner». Mais, à genoux, à même l’asphalte, ils ont demandé «pardon à Dieu». Seul devant une croix couleur sang, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a ainsi imploré: «Pardonne-nous d’avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal.

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