Source [Causeur] : Mexicanisation? Narco-Etat? La France est-elle en train de basculer ? Face aux innombrables fusillades liées au trafic de drogue (impliquant souvent des mineurs), de belles âmes s’emploient à minimiser l’effroi ressenti par les Français. Elles dénoncent avec gourmandise des inexactitudes dans les propos du ministre de l’Intérieur quant aux échauffourées survenues à Poitiers, ou comparent le nombre de victimes avec celui des morts liées au narcotrafic au Mexique. L’analyse de Céline Pina.
Dimanche, à minuit 59, la page d’accueil du Monde avait des airs d’Ici Paris : les quatre premières informations portaient toutes sur des faits divers sanglants ou des violences urbaines. L’un n’excluant pas l’autre. A Rennes, c’est le décès d’un homme de 20 ans tué à coups de couteaux qui faisait l’actualité pendant que l’on annonçait à Poitiers la mort d’un adolescent lors d’une fusillade. Laquelle faisait écho à une autre fusillade, à Valence cette fois-ci, ayant entrainé également la mort d’un homme. Le journal annonçait aussi que neuf interpellations après des violences urbaines avaient eu lieu dans la banlieue de Lyon.
Douce France
Bienvenue dans la douce France et ses belles provinces, elle tend à se transformer en « vous rentrez à OK Corral à vos risques et périls ». Cette accumulation de faits divers constitue un fait de société car ils marquent une évolution tragique : une explosion de la violence dont les politiques déplorent les effets sans jamais s’attaquer aux causes. Pourquoi ? Parce que les causes sont en train d’échapper à tout contrôle faute d’avoir accepté de regarder en face la situation. Parce que le trafic s’appuie sur des maux bien connus et n’est pas sans lien avec les questions du communautarisme, d’immigration incontrôlée, d’absence de contrôle des frontières. Et ce qui est merveilleux, c’est que le déni ne faiblit pas à gauche, laquelle concentre ses flèches sur le seul homme qui paraisse regarder en face la situation, Bruno Retailleau.
Quand Bruno Retailleau parle de mexicanisation, il ne fait pourtant que reprendre le discours et un certain nombre d’alarmes qu’avaient tiré depuis longtemps les spécialistes de ces questions. L’Europe est une cible essentielle pour le marché de la drogue : les contrôles y sont quasiment absents et il existe toute une piétaille (jeunes des cités, mineurs isolés, clandestins) qui sont la chair à canon du trafic. Ils sont interchangeables, n’ont aucune importance aux yeux de leurs employeurs et surtout sont exploitables à merci car les juges rechignent à les punir, achevant ici leur abandon par la société. Ce trafic s’ancre dans des territoires précis et est d’autant plus difficile à combattre qu’il crée un écosystème, une contre-société dans les mêmes lieux qui sont déjà des territoires perdus de la République. Barbus et trafiquants s’entendent en effet très bien. Les principaux producteurs de drogue ayant des liens avec l’islam radical, ou émanent des narco-états comme l’Iran par exemple. Les deux œuvrant chacun dans leur genre à la déstabilisation politique.
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