Source [Boulevard Voltaire] : L'enseignement des langues anciennes ne se porte pas bien et son état continue de se dégrader. Le Figaro vient de publier un article intitulé « Pourquoi il est urgent de connaître son latin » pour montrer quel bénéfice on peut tirer de cette étude. Mais le combat est difficile : le préjugé de l'utilitarisme, qui proscrit ce qui n'est pas immédiatement rentable, et celui de l'égalitarisme, qui trouve son idéal dans la médiocrité, règnent sur la pensée des prétendues élites qui nous gouvernent.
L'enseignement du latin est malade – ne parlons pas du grec, qui est encore plus mal en point. Il subsiste tant bien que mal dans les collèges, où les professeurs font ce qu'ils peuvent pour conserver des élèves, mais il disparaît progressivement dans les lycées. La réforme du baccalauréat a sonné le glas des langues anciennes. Seuls 535 candidats, sur plus de 380 000 en filière générale, ont présenté la spécialité « langues et cultures de l’Antiquité » avec du latin à la session 2022. De plus, cette spécialité n'est pas offerte pas dans tous les lycées.
À quoi bon apprendre le latin, une langue morte ? Elle n'est plus utilisée dans l'Église, sinon dans quelques paroisses traditionalistes montrées du doigt par le pape lui-même. Son enseignement « fait désormais pâle figure à côté de matières à la mode comme l’informatique ou le codage », écrit Le Figaro. Quand l'option existe, sa place dans l'emploi du temps est dissuasive. Sans compter que l'on manque de professeurs, faute de candidats aux concours de recrutement, la pénurie d'élèves se répercutant ensuite sur les universités. En 2022, 50 candidats ont été admis à l'agrégation de lettres classiques pour 71 postes ouverts. C'est encore pire au CAPES, avec 55 admis pour 134 postes.
Pourtant, le latin est bénéfique à plusieurs égards. L'article du Figaro en donne quelques exemples, comme une meilleure compréhension de notre propre langue et de notre histoire. Il facilite un meilleur apprentissage de l'orthographe, du vocabulaire et de la grammaire. Il peut avoir, pour les élèves qui ont le plus de difficultés, une vertu thérapeutique. Mais, dans notre école, le sens de l'effort s'est perdu, la société n'y incite guère non plus, les technocrates au pouvoir restent les bras croisés en attendant que le latin meure définitivement.
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